Diagnostic, soins des personnes malades à leur domicile, prise en charge en établissement de santé, médicaments… Les coûts médicaux et paramédicaux du secteur sanitaire pour la prise en charge de la maladie d’Alzheimer – qui touche, en France, 850 000 personnes – s’élèvent à 5,3 milliards d’euros par an, selon un rapport d’étude publié par la Fondation Médéric-Alzheimer(1), à l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre la maladie d’Alzheimer, le 21 septembre. Pour autant, celui-ci montre que ce n’est pas la maladie elle-même qui est « coûteuse », puisque les dépenses découlent essentiellement « des soins nécessités par les complications qu’elle suscite, que ce soit en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes [EHPAD], en établissement de santé ou à domicile ». En effet, le poste de dépenses le plus important (53 %) est représenté par les hospitalisations, non pas pour la prise en charge directe de la maladie d’Alzheimer, mais pour ses effets (chutes, troubles du comportement, malnutrition, dépression…). Les soins paramédicaux libéraux en ville (infirmiers, orthophonistes, ergothérapeutes, psychologues, masseurs-kinésithérapeutes) ne représentent, eux, que 27 % des dépenses, tandis que les médicaments « anti-Alzheimer » – qui ne visent pas à guérir de la maladie mais à ralentir son évolution et/ou à améliorer les performances cognitives – en génèrent à peine 13 % et l’établissement du diagnostic (en libéral et en hospitalier), 6 %.
L’aide informelle, qui est l’aide prodiguée par une personne de l’entourage de la personne malade (conjoint[e] le plus souvent) telle que les soins d’hygiène corporelle, l’aide à l’habillage, à la marche, l’aide pour le ménage, la gestion du budget, est estimée, quant à elle, à 14 milliards d’euros par an, en moyenne. Sa valeur monétaire est néanmoins compliquée à évaluer et le rapport s’appuie sur différentes études pour parvenir à un « coût horaire » estimé en croisant les revenus des aidants, leur âge, la pénibilité des tâches, les formations nécessaires…
Il faudrait ajouter à ces montants les coûts médico-sociaux (accueil de jour, « méthode d’action pour l’intégration des services d’aide et de soin dans le champ de l’autonomie » [MAIA], équipes spécialisées Alzheimer, hébergement en EHPAD, allocation personnalisée d’autonomie, pôles d’activités et de soins adaptés, unité d’hébergement renforcé…) dont le total actuel serait supérieur à 9 milliards d’euros, mais « le périmètre de cette catégorie est difficile à identifier et à évaluer en raison du manque de système d’informations, notamment sur les dépenses privées qui restent à la charge des ménages », pointe la Fondation Médéric-Alzheimer.
(1) « Combien coûte la maladie d’Alzheimer ? » – Rapport d’étude n° 9 – Septembre 2015 –