Le gouvernement va dégager 279 millions d’euros pour l’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile d’ici à la fin 2016, a indiqué le 16 septembre le Premier ministre, au cours d’une allocution prononcée à l’Assemblée nationale en ouverture d’un débat parlementaire sur le sujet. Ces crédits doivent permettre de financer l’engagement pris par François Hollande, le 7 septembre, d’accueillir 24 000 réfugiés de plus au cours des deux prochaines années(1) et les mesures présentées, le 12 septembre, par le ministre de l’Intérieur pour accompagner les communes volontaires pour participer à cet effort(2). Manuel Valls a également annoncé que 250 millions d’euros destinés à l’hébergement d’urgence et à la veille sociale allaient être débloqués prochainement.
« Ce sont 279 millions d’euros qui seront mobilisés d’ici à la fin de 2016 au titre du premier accueil, de l’hébergement d’urgence, de l’aide forfaitaire aux communes », ainsi que pour renforcer les effectifs de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides, de l’Office français de l’immigration et de l’intégration et de l’Education nationale, a ainsi déclaré le chef du gouvernement dans l’Hémicycle. Citant l’entourage du Premier ministre, l’AFP a précisé que, sur ces 279 millions d’euros :
→ 85 millions seront consacrés au premier accueil et à l’hébergement d’urgence des réfugiés ;
→ 114 millions financeront les structures prenant le relais ;
→ 65 millions financeront les mesures annoncées le 12 septembre par Bernard Cazeneuve afin de soutenir les communes volontaires pour accueillir des réfugiés. Plus précisément, 15 millions permettront de financer l’aide forfaitaire de 1 000 € versée pour chaque place d’hébergement créée et 50 millions d’euros seront destinés au fonds de soutien à l’investissement pour des opérations lourdes de création de locaux d’hébergement ou de logement ;
→ 8,5 millions seront consacrés à l’apprentissage du français et à la formation.
Toujours selon l’AFP, ces crédits pourraient atteindre 334 millions pour 2017, pour aboutir à un montant total dépassant les 600 millions d’euros d’ici à la fin 2017. Un tiers de ce montant serait cependant financé par des fonds de l’Union européenne, qui verse une aide de 6 000 € par réfugié accueilli.
Par ailleurs, « au cours des 12 prochains mois », une enveloppe de 250 millions d’euros dédiés « à l’hébergement d’urgence et à la veille sociale » va être débloquée, dont 130 millions « dès le mois prochain », a ajouté le Premier ministre, en assurant, en réponse aux craintes exprimées ces derniers jours d’une possible mise en concurrence des publics dans l’accès aux structures d’accueil, que la solidarité envers les réfugiés « ne dégradera pas, ne peut pas dégrader la situation de celles et ceux de nos concitoyens qui ont besoin d’être aidés ».