Accompagnement des demandeurs d’asile et des personnes protégées, soutien à l’accompagnement scolaire des enfants… : le ministre de la Jeunesse, Patrick Kanner, a détaillé le 18 septembre devant la presse les types de missions qui, face à la crise migratoire actuelle, pourront être confiées à des jeunes en service civique pour participer à l’accueil des réfugiés. Le gouvernement souhaite en effet faire appel à la jeunesse « pour pouvoir accueillir dignement [les étrangers] que la guerre et le désespoir ont conduits à quitter leur pays et à espérer l’hospitalité ». Au moins 1 000 jeunes pourront effectuer un service civique sur ce type de mission, a indiqué le ministre, ajoutant que les pouvoirs publics verront « en fonction des besoins s’il faut augmenter ce chiffre ».
Pour mémoire, le service civique permet, depuis 2010, aux 16-25 ans d’effectuer une mission d’intérêt général de six à douze mois, indemnisée 573 € nets par mois, auprès d’associations, de collectivités ou de services publics. L’objectif du gouvernement est d’accueillir au total 70 000 jeunes volontaires cette année, et 150 000 en 2017.
Le gouvernement souhaite que les organismes à but non lucratif et ceux de droit public n’hésitent pas à s’appuyer sur le dispositif pour aider les réfugiés accueillis en France. « L’Agence du service civique et ses référents territoriaux [les] accompagneront grâce à une procédure d’urgence pour [qu’ils] puissent très rapidement accueillir des volontaires », a promis Patrick Kanner. Pour les aider dans la démarche, son ministère a édité un guide pratique présentant les modalités d’agrément au titre du service civique et les missions qui peuvent être effectuées par les volontaires dans le cadre de l’accompagnement des réfugiés(1). Il s’agira ainsi de missions « de terrain, dans et/ou hors les murs ». « En effet, explique Patrick Kanner, c’est dans le contact avec les bénéficiaires de l’action que les volontaires trouveront pleinement le sens de leur mission d’engagement. »
Le guide en livre quelques exemples. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) propose ainsi aux volontaires en service civique d’accompagner, dans ses locaux, les demandeurs d’asile en attente de leur audition ou les personnes protégées qui effectuent leurs démarches d’état civil dans les salles d’attente qui leur sont réservées, en complément de l’accueil du public assuré par les agents de l’office. Entre autres choses, il leur reviendra, à ce titre, de s’assurer de la bonne orientation des personnes vers la file d’attente appropriée pour éviter des temps d’attente inutiles, de proposer une prise en charge particulière aux personnes âgées, aux personnes accompagnées d’enfants, en situation de handicap ou rencontrant des problèmes de maîtrise de la langue française. Il pourra aussi s’agir d’accompagner et d’orienter les avocats et les associations, autorisées, depuis le 20 juillet à épauler les demandeurs d’asile en entretien vers les salles qui leur sont réservées.
Le guide détaille, de la même façon, une dizaine de missions pouvant être confiées à de jeunes volontaires, comme celles :
→ d’appuyer l’accompagnement des demandeurs d’asile dans leur information sur le lieu de résidence (dans les locaux de l’Office français de l’immigration et de l’intégration) ;
→ d’appuyer et de soutenir les missions d’information et d’accompagnement des réfugiés (dans les préfectures) ;
→ de contribuer à l’information et à la coordination des citoyens souhaitant se mobiliser pour venir en aide bénévolement aux réfugiés ;
→ d’aider à l’alphabétisation des adultes non francophones et de soutenir l’accompagnement scolaire des enfants ;
→ d’aider des publics fragiles primo-arrivants dans un territoire à appréhender leur nouvel environnement (faire visiter la ville, expliquer le mode de fonctionnement des services et équipements de la commune etc.) ;
→ de favoriser l’accès aux droits socio-sanitaires des migrants (« dans le cadre des foyers de travailleurs migrants ou en résidences ») ;
→ d’accompagner des personnes accueillies dans un établissement de type résidence sociale dans leurs démarches de santé ;
→ de participer à l’accueil du public et à l’animation collective d’un centre d’accueil ou d’hébergement temporaire ou d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile.
Entre autres « points de vigilance », le guide prend le soin de préciser que les volontaires « ne sont pas des professionnels de l’accompagnement social ni des éducateurs ». Ils interviennent en renfort et exercent des missions distinctes de l’action des travailleurs sociaux, mais aussi des stages réalisés par les étudiants en filières préparant aux métiers du secteur. « La posture des volontaires comme leurs responsabilités ne sont pas celles des professionnels de l’insertion », insiste le ministère. « Leur rôle et leurs missions à ce titre doivent être clairement explicités auprès des professionnels comme des usagers pour éviter toute confusion. »
(1) Guide disponible sur