D’emblée, le décor est planté : la classe d’adaptation que décrit Ivan I. Tverdovsky est vraiment une Classe à part… Quand Lena, atteinte de myopathie et déscolarisée depuis des années, arrive au lycée avec sa mère en plein discours de la proviseure, les élèves de la terminale d’adaptation qu’elle rejoint ont déjà commencé les cours, isolés dans une aile du lycée.
Adapté librement du roman Klass korrektsii de l’auteure russe Ekaterina Murashova, le film a été tourné en mêlant acteurs professionnels et non professionnels issus de classes d’adaptation. Celles-ci, encore très nombreuses en Russie, accueillent de jeunes handicapés physiques ou mentaux. Le réalisateur de cette fiction, tournée à partir d’improvisations, en a visité beaucoup et a été frappé par l’état de ces classes de relégation plus que d’intégration. Le film met parfaitement en lumière le mépris que ressentent les autres jeunes de leur âge et la presque totalité de l’équipe éducative pour ces adolescents marginalisés, à qui l’on ne fait miroiter qu’un seul espoir : celui, hypothétique, de retourner en classe normale.
Si le réalisateur, dont c’est le premier long métrage de fiction, s’est beaucoup documenté sur ces classes d’« exclusion », il ne s’agit pas pour autant d’un documentaire, mais d’une fiction tournée à hauteur d’adolescents. En effet, Classe à part est peut-être avant tout un film sur cet âge de transition qu’est l’adolescence. Il met magnifiquement en scène les prises de risques de cette période – un premier amour et le rejet qu’il peut provoquer – ou les relations parfois très violentes au sein d’un groupe d’« amis ».
Classe à part
Ivan I. Tverdovsky – 1 h 25 – En salles le 23 septembre