Un pas de plus pour le projet « Territoires zéro chômeur de longue durée »

C’est dans l’enceinte de l’Assemblée nationale qu’ATD quart monde organisait, le 15 septembre, un colloque autour de son projet « Territoires zéro chômeur de longue durée ». Porté depuis 2013 par le mouvement, ce dispositif vise à rediriger les dépenses liées au chômage de longue durée vers la création de nouveaux emplois pour les plus éloignés du marché du travail(1). Il y a six mois, près de 200 personnes se réunissaient déjà à Paris pour faire part de l’avancée de l’expérimentation dans cinq territoires – Pipriac et Saint-Ganton en Ille-et-Vilaine, Grand Mauléon dans les Deux-Sèvres, la communauté de communes de Colombey-les-Belles en Meurthe-et-Moselle, la communauté de communes de Prémery et Val-de-Bargis dans la Nièvre et Jouques dans les Bouches-du-Rhône(2). Cette nouvelle rencontre « a permis de soutenir les acteurs qui croient au projet et le portent à différents niveaux », explique Olivier Mouquet, volontaire permanent à ATD quart monde. Elle a notamment donné la possibilité aux nouveaux partenaires du projet – le Collectif « Pacte civique », le Secours catholique, Emmaüs et la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) – de s’exprimer. Preuve, selon Olivier Mouquet, d’un soutien important à la proposition de loi qui devrait permettre de flécher les moyens financiers consacrés aux chômeurs de longue durée vers la création d’emploi : la présence au colloque d’une vingtaine de députés « de toutes couleurs politiques ». Porté par Laurent Grandguillaume, député (PS) de la Côte-d’Or, ce texte a été présenté courant juillet au Conseil économique, social et environnemental. Il devrait être examiné par l’instance à partir de la semaine prochaine. Une fois son avis remis – au « début novembre », selon ATD quart monde –, la proposition pourrait être étudiée en commission des affaires sociales, puis en séance publique par l’Assemblée nationale à la fin novembre, à l’occasion d’une niche parlementaire.

ATD quart monde a également appelé à une journée de « grève du chômage » le 15 octobre. Celle-ci s’exprimera de différentes manières selon les territoires : à Pipriac, les demandeurs d’emploi montreront leurs compétences sur les tâches qu’ils pourraient exercer tandis que, dans la Nièvre, autour de piquets de grève, les promoteurs du dispositif simuleront l’ouverture d’une « entreprise conventionnée », telle qu’elle est prévue par le dispositif.