« Le gouvernement veut-il supprimer l’action sociale sur les territoires ? », s’étrangle Benoît Calmels, directeur général de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas). Après la suppression de l’obligation de mettre en place un CCAS dans les communes de moins de 1 500 habitants inscrite dans la loi portant nouvelle organisation de la République votée cet été, le gouvernement a annoncé, le 14 septembre, dans le cadre du deuxième comité interministériel aux ruralités, sa volonté d’abroger l’obligation de réaliser tous les ans une analyse des besoins sociaux (ABS). « Une aberration », pour l’Unccas, stupéfaite de cette décision, qui n’a fait l’objet d’aucune concertation.
Obligatoire depuis 1995, l’ABS est « une démarche reconnue de veille sociale, de prévention, de prospective et de développement social » qui permet « d’identifier les zones ou les publics en difficulté et d’optimiser les partenariats locaux », rappelle l’union. C’est aussi un « levier d’accès aux droits » dont la suppression « est contradictoire avec l’objectif de lutte contre le non-recours inscrit dans le plan de lutte contre la pauvreté ». Selon l’union, 50 % des CCAS des villes de plus de 5 000 habitants ont déjà réalisé cette analyse et près de la moitié des villes de plus de 80 000 habitants la réactualise chaque année. Pour contester cette décision, l’Unccas s’apprête à écrire au président de la République ainsi qu’au Premier ministre afin de solliciter un rendez-vous.