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Entreprises adaptées : former les salariés en favorisant leur autonomie

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Le 15 septembre, l’Union nationale des entreprises adaptées (UNEA) a remis à la ministre du Travail le premier rapport de son « observatoire des métiers et des compétences »(1). Le document met en lumière le développement du secteur adapté et recense les nouveaux outils qui doivent permettre d’accompagner la professionnalisation des travailleurs handicapés, explique Cyril Gayssot, vice-président de l’union.
Pourquoi ce rapport ?

Depuis leur création, en 2005, les entreprises adaptées (EA) – anciens ateliers protégés – s’inscrivent dans le milieu ordinaire de droit commun. Entre 70 et 90 % de leurs recettes proviennent de leurs clients. Face aux évolutions actuelles du monde économique – nouvelles technologies, responsabilité sociale des entreprises, évolutions des modèles économiques qui poussent à externaliser des compétences centrales… –, les entreprises souhaitent nous confier de nouvelles missions. Les EA ont donc commencé à faire évoluer leurs offres : aujourd’hui, 42 % de leurs activités relèvent de prestations de services et de travaux administratifs. Mais pour répondre à ces nouveaux besoins, les travailleurs handicapés doivent être accompagnés et formés car, globalement, leur niveau de qualification reste faible. C’est pour répondre à ce défi que l’UNEA a mis en place, à la fin 2013, son observatoire des métiers et des compétences, avec pour objectif de faire émerger les leviers à mobiliser pour faire face à l’évolution de l’offre et accompagner la professionnalisation des salariés handicapés, tout en favorisant leur autonomie. Car, quelle que soit l’évolution de l’environnement de travail, la finalité de la démarche est l’émancipation de la personne handicapée.

En quoi vos travaux ont-ils consisté ?

Ce premier rapport – fruit de rencontres avec des entreprises adaptées, des branches professionnelles, des associations, des grandes entreprises, des OPCA, des centres de formation ainsi que la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle – permet de mettre en lumière le dynamisme de notre secteur et de donner des outils aux EA qui veulent se développer et former leurs salariés handicapés à de nouveaux métiers. Nous préconisons ainsi une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences simplifiée pour les EA. Cela consiste à prévoir l’évolution des métiers dans l’entreprise, afin d’anticiper les changements d’organisation et à développer les compétences des salariés en construisant de nouveaux parcours professionnels. Nous avons créé un logiciel de gestion des compétences qui facilite la mise en place de cette démarche : il permet de définir des fiches de fonction, de construire les plans de formation, d’identifier des compétences en sommeil…

Il vous a fallu pour cela recenser et décrire les métiers concernés…

Les travaux de l’observatoire – réalisés en partenariat avec les centres de formation et un centre de rééducation professionnelle – ont permis de monter des filières innovantes comme celle de l’informatique ou celle que nous avons appelée « vie du bâtiment ». Cette dernière présente une large gamme de métiers et des fonctions plus ou moins polyvalentes ou spécialisées, ce qui permet à chaque salarié handicapé de trouver de nombreuses possibilités d’évolution. Ainsi un salarié qui était agent polyvalent dans le secteur du jardinage a évolué, grâce à une validation des acquis de l’expérience, vers une activité de peintre. Plus globalement, nous avons réalisé un référentiel « Métiers et compétences » qui rassemble plus de 80 fiches métiers.

Quelles sont les perspectives ?

Au-delà des services de ressources humaines, l’ensemble des acteurs doit pouvoir utiliser cette base de données. En particulier, les travailleurs handicapés vont pouvoir s’en servir pour échanger avec leurs encadrants sur leur évolution professionnelle. Les partenaires de premier plan des EA, et plus particulièrement les Cap emploi, doivent s’en emparer pour orienter les personnes handicapées vers des formations adaptées. Nous allons poursuivre ce travail et créer de nouvelles filières pour les EA, en travaillant sur les formations appropriées afin de créer des emplois durables. Les efforts de formation ont déjà payé : entre 2009 et 2013, le taux de travailleurs handicapés sans qualification est passé de 84 à 79 % !

(1) Rapport disponible sur www.unea.fr.

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