L’Ecole pratique de service social (EPSS) a fêté son centenaire en 2013. Revisitant à cette occasion le passé de l’institution, cet ouvrage collectif interroge les valeurs et l’évolution de l’action sociale et du travail social depuis un siècle. Dès l’origine, affirment Jean Bastide, Marie-José Bernardot, Roger Bertaux et Pierre Scharff, membres du conseil d’administration de l’EPSS et responsables de cette publication, le pasteur Paul Doumergue, qui a fondé l’école, s’est inscrit dans une logique spécifique marquée par un « engagement en faveur de la promotion de la classe ouvrière et de la condition féminine ». L’époque, pourtant, tendait majoritairement à redresser les couches populaires « perçues comme foncièrement amorales ». Alors que cette propension à rendre les publics fragilisés responsables de leurs difficultés resurgit de manière récurrente, plusieurs contributeurs en cernent les conséquences au plan de l’action sociale, ainsi que celles de la position opposée, qui impute la vulnérabilité des personnes aux dysfonctionnements de la société. A l’instar de la responsabilité, la question de la laïcité divise, explique Noah Derfouli, directrice générale de l’école. L’EPSS, comme d’autres centres de formation, n’est « pas épargnée par l’arrivée de discours ou de pratiques qui visent à mettre une appartenance religieuse comme condition à l’engagement dans un parcours de formation », constate-t-elle. C’est pourquoi la responsable estime urgent de doter les formateurs d’un « réel outillage critique » afin qu’ils soient en mesure d’éclairer les futurs travailleurs sociaux sur ce que recouvre la notion de laïcité.
Ethique, laïcité, engagement. Enjeux de société et formations sociales
Sous la direction de J. Bastide, M.-J. Bernardot, R. Bertaux et P. Scharff – PUN-Ed. universitaires de Lorraine – 15 €