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Sauvetage « in extremis » du fonds documentaire de la FNG

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C’est finalement à Rouen que la quasi-totalité du fonds documentaire de la Fondation nationale de gérontologie (FNG) est mis à l’abri. L’ensemble des professionnels de la gériatrie et gérontologie se réjouit de voir ainsi sauvegardés près de 50 ans d’archives concernant le secteur. « Il aura quand même fallu 18 mois de lutte, un groupe de travail et un rapport pour y arriver », commente Anne-Marie Guillemard, sociologue et professeur émérite à l’université de Paris-V-Descartes, qui s’est mobilisée pour la sauvegarde du fonds(1).

Pour rappel, après la dissolution de la FNG à la fin 2013(2), les ouvrages, revues, rapports, mémoires, CD – représentant 712 mètres linéaires stockés depuis 1967 à l’hôpital parisien Sainte-Périne – risquaient de finir « à la benne » à l’occasion de la destruction de ce bâtiment vétuste. Laisser disparaître ce fonds documentaire revenait à « renoncer à l’effort de promotion et de valorisation de la recherche francophone », s’insurgeait Anne-Marie Guillemard il y a quelques mois. De nombreuses solutions avaient alors été envisagées, comme la reprise des archives par l’Ecole pratique de hautes études (EPHE) lors de sa future installation sur le campus Condorcet, « mais le ministère de la Recherche avait freiné de quatre fers », rappelle la sociologue. Après plusieurs mois de tractation, c’est finalement l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) qui reprend les ouvrages, soit un tiers du fonds. Un tri sélectif regrettable, selon Anne-Marie Guillemard, qui entreprend alors de trouver une solution pour le reste des archives. C’est grâce à son opiniâtreté et à ses contacts dans le monde universitaire que la sociologue a trouvé un « repreneur » en l’université de Rouen au sein de son pôle documentaire « sciences humaines et sociales ». « Nous avons été reçus par le cabinet de Laurence Rossignol au mois de mai pour la signature d’une convention entre le président de l’université et la secrétaire d’Etat chargée des personnes âgées et de l’autonomie », précise celle qui déplore que, de son côté, le ministère de la Recherche soit resté « dans l’inertie », « alors que les chercheurs sont pourtant concernés ». Le fonds audiovisuel, quant à lui, est repris par l’Institut national de l’audiovisuel.

Du côté du ministère des Affaires sociales, on « salue l’engagement des acteurs institutionnels ainsi que la mobilisation des chercheurs et des professionnels de la gérontologie, qui ont permis de faire aboutir cette solution ». Laurent Giroux, directeur associé de la coopérative Effiscience, qui s’était proposé pour reprendre le fonds dans sa structure du Mans, a lui-même participé au déménagement des documents, « dans l’urgence ». S’il regrette que les archives soient, au final, dispersées entre Paris et Rouen, il se félicite qu’une solution pérenne ait été trouvée. « Tout n’est pas résolu pour autant, précise-t-il, puisqu’il reste à budgéter un poste de documentaliste dédié au sein de l’université de Rouen. » Anne-Marie Guillemard admet ne pas être « au bout de [ses] peines » et va poursuivre son action afin de solliciter des financements pour la valorisation du fonds. Une piste parmi d’autres : « La région Normandie devrait proposer des bourses doctorales pour que des étudiants aident à classer les documents tout en rédigeant leur thèse, par exemple sur l’histoire de la gérontologie ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2895 du 30-01-15, p. 24 et n° 2902 du 20-03-15, p. 21.

(2) Voir ASH n° 2840 du 3-01-14, p. 10.

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