L’Agence des droits fondamentaux (FRA) de l’Union européenne (UE) encourage les Etats membres à faciliter l’accès des migrants en situation irrégulière aux soins de santé courants et préventifs. Dans une étude publiée le 3 septembre(1), elle montre que les Etats membres feraient en effet des économies si les traitements étaient délivrés aux migrants illégaux avant de devenir urgents.
L’agence a analysé la situation en Allemagne, en Grèce et en Suède pour deux des problèmes de santé les plus courants dans l’UE, à savoir l’hypertension artérielle et les soins prénataux. Elle conclut que de meilleurs soins prénataux pourraient générer des économies pouvant atteindre jusqu’à 48 % en Allemagne et en Grèce et jusqu’à 69 % en Suède en l’espace de deux ans. De même, la fourniture de soins de santé réguliers aux patients hypertendus pourrait engendrer une économie d’environ 9 % en l’espace de un an et de 13 % après cinq ans. « Même en utilisant un modèle simple pour estimer les coûts, les implications sont claires : traiter un état seulement quand il devient une urgence ne met pas seulement en danger la santé du patient, cela entraîne aussi une charge économique plus importante pour les systèmes de santé », estime la FRA, qui souligne que ses conclusions pourraient même être sous-estimées. Et de conclure : « la fourniture de soins de santé aux migrants dans une situation irrégulière ne devrait pas être limitée aux soins d’urgence, mais devrait aussi inclure d’autres formes de soins essentiels, tels que la possibilité de voir un docteur et de recevoir les médicaments nécessaires ».
Pour mémoire, en France, les migrants en situation irrégulière peuvent, avec l’aide médicale de l’Etat, avoir accès à des soins de santé au-delà des services d’urgence, dès lors qu’ils remplissent certaines conditions comme résider en France depuis plus de trois mois de façon ininterrompue.
(1) « Le coût de l’exclusion des soins de santé dans le cas des migrants en situation irrégulière » – Disponible en anglais sur