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« Non pas des usagers, mais des personnes ! »

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La tribune libre de Roland Janvier « Vous avez dit “usager” », parue dans nos colonnes(1), fait réagir Bernard Solet, directeur d’un établissement médico-social et auteur de l’ouvrage De la philosophie en éducation spécialisée. Propos philosophiques sur le Sujet(2).

« A la lecture de cet article, j’ai été profondément attristé qu’on puisse défendre ce terme qui met la personne concernée dans une posture hautement ambivalente. Et je prends ici conscience du chemin qu’il reste à faire pour faire naître chez les travailleurs sociaux une certaine humilité quant à leur pouvoir sur les autres.

En effet, défendre l’usage de ce terme comme trouvant sa raison d’être et le sens de ce qui se joue dans la relation d’aide nous démontre qu’il reste encore des relents de domination chez certains d’entre nous vis-à-vis des personnes que nous accompagnons.

Aider, c’est “fournir un secours, une assistance à”, voire, si le verbe est transitif (aider à), “rendre plus aisé, contribuer à faciliter” la manière dont les citoyens font usage des dispositifs d’accompagnement et de prise en charge.

En ce sens, et comme le souligne l’auteur, aussi bien les intervenants que les bénéficiaires, nous sommes tous des usagers, ce qui, vous le comprendrez bien, ne permet pas d’éclairer le débat.

En revanche, et j’abonde en ce sens, on comprend mieux l’argumentation finale de l’article qui “suppose que l’efficacité du travail social revient à permettre à chacun de prendre en main son destin, pour soi et avec les autres”.

Or, pour moi, cet objectif ne conduit pas à la qualification d’“usager” mais bien à celle de “Sujet” dans un rapport social qui s’apparente plus à une relation purement humaine entre deux personnes qui partagent leur expérience et leurs compétences vers un objectif, un projet partagé. Il en est ainsi d’ailleurs dans la loi 2002-2 où le terme “usager” est rarement employé. A contrario, on parle bien de “la charte des libertés et des droits de la personne accueillie”, comme l’on parle de projet personnalisé.

C’est donc autour de cette reconnaissance en tant que personne que doit s’inscrire une relation entre un citoyen placé dans une fonction de travailleur social et un citoyen en situation de parent, de résident, de patient, situations ô combien ponctuelles et réversibles.

Alors de grâce, ne nous appelez plus usagers, mais considérez-nous comme des personnes ! »

Notes

(1) Voir ASH n° 2919-2920 du 17-07-15, p. 46.

(2) Ed. L’Harmattan, 2013.

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