Pas moins de 97 600 personnes ont appelé le 115 en 2014 (+ 4 % par rapport à 2012) pour solliciter un hébergement d’urgence, mais seule une personne sur deux a vu sa requête aboutir. C’est ce que souligne le rapport annuel du 115 rendu public le 27 juillet par la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS)(1). Autre tendance alarmante : la hausse des demandes de la part de familles à la rue (+ 16 % sur la même période). En 2014, 12 500 familles avec femmes et enfants ont sollicité le 115 pour un hébergement, soit près de 37 900 personnes (39 % des appelants). En comptant les demandes d’information diverses (administratives, mise en relation avec un travailleur social…), ce sont au total près de 104 000 personnes qui ont sollicité le 115 en 2014. Du fait de la réitération des appels par une même personne, les demandes d’hébergement et de prestations ont crû de 24 % en deux ans.
Alimenté par les résultats du baromètre du 115 suivi par la FNARS dans 37 départements, cet état des lieux « montre une nouvelle fois que le droit à l’hébergement d’urgence pour toute personne en détresse sociale reste en grande partie inappliqué faute de places suffisantes », déplore l’organisation. La hausse de l’hébergement hôtelier (plus d’un tiers des orientations en 2014, contre un quart les années précédentes) n’a pas suffi à compenser la demande croissante. Et la gestion de la pénurie est d’autant plus préjudiciable qu’elle « éloigne le numéro d’urgence de ses missions premières et génère l’épuisement et le non-recours des personnes, tout comme une perte de sens et une frustration des professionnels », ajoute la FNARS. Les chiffres du baromètre de juin du 115 montrent que la situation ne s’est pas améliorée au début de l’été : 52 % de personnes ayant composé le numéro durant ce mois n’ont jamais obtenu de place. Pire, la gestion saisonnière du dispositif a des effets délétères : baisse des demandes au printemps, qui accompagnent paradoxalement la saturation du parc d’hébergement avec la fermeture des places hivernales, puis hausse progressive dès le mois de juillet.
(1) Rapport annuel du 115 – Année 2014 – Disponible sur