La sonnette d’alarme a été tirée dès le début juillet : des associations des quartiers populaires craignaient de devoir rapidement mettre la clé sous la porte faute de signature de contrats de ville, une situation les privant de toute réponse quant à leurs financements. La coordination citoyenne Pas sans nous ! a alors lancé une pétition en ligne(1) et écrit, le 10 juillet, au président de la République et aux membres du gouvernement pour les alerter de l’« extrême gravité » de la situation, « renforcée par des baisses significatives des subventions des collectivités locales » s’appuyant sur « la diminution de leurs dotations de fonctionnement pour annoncer des réductions de leur soutien aux associations pouvant atteindre jusqu’à 20 % dans certaines villes ».
Le collectif, qui se positionne comme un « syndicat des quartiers prioritaires », rappelait avoir déjà alerté la secrétaire d’Etat à la politique de la ville au mois de mai, ainsi que les préfets et les maires – des appels restés « sans réponse ». « Si vous laissez mourir les associations qui sont présentes quotidiennement dans les quartiers populaires, comment ferez-vous appel à elles pour parer aux carences de l’action publique, pour mener des actions de prévention et préserver le lien social ? », insistaient Nicky Tremblay et Mohamed Mechmache, coprésidents de Pas sans nous !, dans cette lettre ouverte.
A la fin juillet, Myriam El Khomri, secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville, leur a adressé une réponse, dans laquelle elle justifie la situation. Elle affirme avoir demandé aux préfets « d’intensifier leurs efforts et d’accélérer le versement des subventions aux associations » et vante le mérite des associations, « vecteurs de citoyenneté, de participation des habitants et d’innovation sociale essentiels à ces quartiers ». Elle rappelle que le comité interministériel « à l’égalité et à la citoyenneté » a dégagé, en mars dernier, des moyens budgétaires supplémentaires pour soutenir le monde associatif(2), précisant que « c’est la première fois depuis huit ans que les crédits aux associations connaissent une augmentation ».
A quelques jours de la rentrée, Pas sans nous ! estime que « la situation n’est toujours pas débloquée », constatant même que, dans les territoires ayant signé des contrats de ville, les associations subissent des diminutions de financements « alors que le gouvernement a annoncé un budget constant voire un renforcement du soutien au tissu associatif dans les quartiers prioritaires… ». Selon le collectif, certains de ses membres vont devoir licencier des salariés. Il compte poursuivre sa mobilisation au mois de septembre, notamment en établissant un état des lieux des situations des associations sur le territoire.
(1) « Les associations de quartiers menacées de disparaître ! » – Disp. sur