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Les contrats aidés peinent à vaincre les inégalités territoriales dans les ZUS

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« Six mois après la fin de leur contrat aidé, les résidents des zones urbaines sensibles (ZUS) sont moins souvent en emploi durable (CDI, CDD de plus de six mois, titulaire de la fonction publique ou travailleur indépendant) que les habitants des quartiers avoisinants », rapporte la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) dans une étude qui met ainsi en évidence les difficultés des contrats uniques d’insertion (CUI) – contrats d’accompagnement dans l’emploi dans le secteur non marchand (CUI-CAE) et contrat initiative-emploi dans le secteur marchand (CUI-CIE) – à atteindre leur objectif en matière de « lutte contre les inégalités territoriales »(1).

En effet, après être passées par un CUI-CAE en 2012, 17 % des personnes résidant en ZUS étaient en emploi durable, contre 24 % des habitants des quartiers urbains avoisinants. Et, après un CUI-CIE, le taux de retour à l’emploi durable était de huit points inférieur, soit 49 % pour les résidents des ZUS contre 57 % pour les quartiers voisins.

Les habitants des ZUS cumulant les difficultés d’insertion professionnelle et sociale, ils font partie des publics prioritaires ciblés par les CUI, dont ils constituaient 12,1 % des effectifs entrants en 2012. De fait, ils présentaient « un niveau de formation plus faible que leurs homologues des quartiers environnants et étaient plus fréquemment bénéficiaires de minima sociaux », en particulier du revenu de solidarité active. Leurs CUI étaient en outre « plus souvent à durée déterminée, à temps partiel et pour des durées en moyenne plus courtes », relève la DARES.

Dans le secteur non marchand, essentiellement, « ces différences expliquent en grande partie que les résidents de ZUS accèdent plus difficilement à un emploi durable après un CUI-CAE ». En revanche, toutes choses égales par ailleurs, « une part significative des écarts d’insertion dans l’emploi durable à l’issue d’un CUI entre les résidents des ZUS et les résidents des quartiers environnants reste inexpliquée », surtout dans le secteur marchand. Ces résultats suggérent que « des “effets quartier” contribuent probablement à expliquer les difficultés persistantes d’insertion rencontrées par les résidents des ZUS ». Et la DARES d’expliquer que « cet “effet quartier” peut recouvrir à la fois le fait que les sortants de contrats aidés qui ne sont pas maintenus chez leur employeur sont confrontés à nouveau à la situation du marché du travail dans leur environnement direct, objectivement plus défavorable en ZUS, et un effet de discrimination lié au lieu de résidence ». Mais l’étude nuance aussitôt ce constat en considérant que « l’impact du lieu de résidence reste très probablement surestimé et toute la part inexpliquée des écarts ne peut être considérée comme un “effet quartier” ». D’autres facteurs peuvent en effet peser « sur l’opportunité d’accéder à un emploi durable à la fin du CUI », mais n’ont pas été observés dans les données utilisées pour l’étude (spécialisation moins valorisée au sein d’un même niveau de formation, facteurs de discrimination tels ceux qui sont liés à l’origine ethnique ou migratoire…).

Notes

(1) DARES Analyses n° 053 – Juillet 2015 – Disponible sur http://travail-emploi.gouv.fr.

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