Ce taux de 40 % de non-partants est structurel depuis plus de dix ans, même si on note une légère augmentation des départs, notamment via le tourisme non marchand, qui correspond essentiellement aux séjours chez un membre de la famille ou un ami. Si les freins financiers sont les plus prégnants, ils sont loin d’être les seuls. Un récent rapport du ministère du Tourisme sur la lutte contre la fracture touristique(1) a montré ainsi que beaucoup de Français ne partent pas car ils n’ont pas la culture « vacances ». A l’heure de l’économie numérique, ils ont aussi du mal à se repérer dans la jungle de l’offre existante. Par ailleurs, beaucoup ne possèdent pas les codes et les comportements adéquats sur les lieux de vacances. D’où l’intérêt de l’accompagnement proposé avant et pendant le séjour par Vacances & Familles.
Cela ne passe pas seulement par une aide sociale redistributive, mais par l’accompagnement en amont du projet de vacances de la personne aidée : plus elle sera actrice de son projet et plus celui-ci aura des chances de réussir. Il y a également le problème du non-recours aux droits : trop peu de familles savent qu’elles peuvent bénéficier de prises en charge non négligeables, comme les aides apportées par la caisse d’allocations familiales pour partir en vacances…
Les vacances sont incontournables car elles sont avant tout un temps de répit, de (re)découverte de soi, des autres. Elles sont un soutien à la parentalité, mais également un support formidable d’action sociale. Elles peuvent contribuer à toutes sortes de transformations sociales, elles motivent et redynamisent la personne, qui va peut-être envisager de reprendre une formation ou un emploi. Nous avons d’ailleurs rédigé un guide pratique sur l’aide aux vacances à l’attention des travailleurs sociaux(2).
Quand on est aidé, on se doit sans doute plus que les autres de réussir ses vacances… Les mamans qui partent seules avec leurs enfants sont souvent demandeuses de séjours en pension complète, où elles peuvent enfin mettre les pieds sous la table. Les villages de vacances qui offrent ce type de prestations sont très prisés, car les bénéficiaires ont le sentiment d’y vivre des vacances comme tout le monde. On n’échappe pas non plus au cliché des vacances à la mer. Mais partir en vacances dans un camping à la campagne, près d’un lac ou d’une piscine, permet tout autant de se déconnecter du quotidien.
En 2014, nous avons permis 172 000 départs en vacances, que ce soit en soutenant l’une de nos 70 associations nationales partenaires ou via nos propres programmes. Au-delà d’un coup de pouce financier, nous apportons notre expertise et initions des expériences innovantes : nous organisons depuis 2012 le départ en vacances à la découverte de l’Europe de jeunes issus des quartiers « politique de la ville » avec le Commissariat général à l’égalité des territoires ; nous apportons également notre soutien au réseau Passerelle afin de faciliter le départ en vacances des familles avec un enfant en situation de handicap.
Ce sont en effet les deux catégories de la population qui partent le moins en vacances ! Le programme « Seniors en vacances » a été mis en place après la canicule de 2003. C’est une offre de séjour collectif, aux quatre coins de la France, avec toutes sortes d’excursions et d’activités. Elle concerne 55 000 personnes et son évaluation fait notamment apparaître une nette amélioration de la santé des bénéficiaires et la création de liens sociaux qui perdurent toute l’année. Nous finançons la moitié du séjour pour les personnes non imposables, ce qui n’empêche pas 40 % de celles qui ne sont pas éligibles à cette aide de partir dans ce cadre ! Pour les jeunes, le programme « Départ 18-25 » est né en 2014(3). C’est une offre pléthorique de séjours sur une plateforme Web. Nous finançons la moitié du séjour en fonction des ressources des jeunes, jusqu’à un plafond de 150 €. Néanmoins, les apprentis, les étudiants boursiers et les jeunes en service civique y ont accès de plein droit. En 2014, 1 200 jeunes ont profité de ce programme et cette année, on devrait atteindre 8 000 bénéficiaires.
(1) Disponible sur
(2) Avec la CNAF, VACAF, la CCMSA (caisse centrale de la Mutualité sociale agricole) et l’assurance retraite CNAV – Disponible sur
(3)