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Les nouvelles combattantes

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L’été dernier, France Culture proposait une série sur les « nouvelles féministes » intitulée Nasawiyat. Charlotte Bienaimé y tendait son micro à des étudiantes, des ouvrières, une architecte, une poétesse, une agricultrice… en Tunisie, au Maroc, en Egypte et en Algérie. Jeunes activistes ou simples résistantes du quotidien dans des pays où les islamistes sont ou ont été au pouvoir, elles racontaient la façon dont elles se battaient pour l’égalité des sexes(1). Un an plus tard, la journaliste lance une deuxième saison de l’émission, diffusée durant huit samedis à l’heure du déjeuner, afin de rencontrer d’autres « combattantes ». Dounia, Fatima, Shayma, Diata, Sy ou Eglantine vivent, elles, en France, avec une double culture. Chacune à leur manière, elles mènent une « révolution », plurielle et métissée, dans les quartiers populaires et les campagnes, dans les maisons, les écoles et les rues. Après une enfance sous l’emprise d’un père conservateur et autoritaire, Fatima milite à l’association « Voix d’elles et rebelle », à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Passée par Ni putes ni soumises, Mariam quitte l’association, qui ne lui convient plus, et crée la sienne, Liberté d’agir scolaire, dont les bénévoles interviennent dans les classes pour dialoguer autour des relations filles-garçons, de la sexualité, de la laïcité, des discriminations, etc. Il y a une dizaine d’années, Dounia et Anissa ont monté au cœur de leur cité, à Mérignac (Gironde), l’équipe de rugby Les Cendrillons du Ghetto, contre la volonté de leurs parents et des garçons du quartier. « Ça nous a fait grandir et nous a aidées à nous émanciper », se souvient Anissa, qui a subi un mariage forcé avant de porter plainte contre son mari violeur et de s’engager dans l’armée. Dounia aurait voulu pratiquer la natation ou faire de la danse, mais sa famille lui interdisait à cause du maillot de bain et du body, « trop moulants »… Elle choisit l’ovalie. Cette femme brillante est aujourd’hui responsable des activités périscolaires à la mairie de Mérignac et tente de convaincre les femmes de son quartier qu’elles peuvent « se construire sans avoir un mari ». L’épisode 3 de la série, diffusé samedi 25 juillet, est entièrement consacré au collectif Femmes en lutte 93, qui regroupe des femmes issues de l’immigration et dont l’un des slogans est : « Au lieu de faire la vaisselle, on fait des manifestations ! » Elles dénoncent les inégalités hommes-femmes, mais aussi le racisme et l’islamophobie.

Nasawiyat

Charlotte Bienaimé – Sur France Culture, tous les samedis jusqu’au 29 août, de 12 h à 12 h 30 – 29 min – A réécouter sur www.france culture.fr/emission-nasawiyat-0

Notes

(1) A réécouter sur www.franceculture.fr/emission-nasawiyat-ete-14.

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