A la suite du comité interministériel consacré le 6 mars dernier à l’égalité et à la citoyenneté(1), une circulaire précise les mesures décidées dans les champs de la jeunesse et de la vie associative. Il s’agit notamment de mettre en œuvre les « fabriques » d’initiatives citoyennes. S’agissant du « New deal » avec les associations, la circulaire détaille les modalités de renforcement des capacités des associations d’éducation populaire et de jeunesse dans les quartiers de la politique de la ville (QPV) et les « territoires fragiles ». Elle présente également les dispositifs tendant au renforcement de la cohérence de la chaîne éducative.
Afin de renouveler les actions d’éducation populaire au profit des habitants des « territoires fragiles », en particulier ceux qui vivent dans les QPV, un abondement de 10,18 millions d’euros est prévu dès 2015. Ces moyens, qui convergent tous vers le « vivre ensemble », sont répartis comme suit :
→ 7,38 millions d’euros dédiés au renforcement des capacités des associations, dont 0,67 million d’euros pour les « fabriques » d’initiatives citoyennes ;
→ 1,4 million d’euros destiné à renouveler l’offre de loisirs pour les adolescents ;
→ 1,4 million d’euros pour renforcer la cohérence de la chaîne éducative.
L’idée retenue par le comité interministériel est, pour mémoire, de transformer les lieux accueillant du public en « fabriques » d’initiatives citoyennes impliquant les habitants et développant l’engagement bénévole. Ces fabriques seront créées à raison de 20 dès cette année, le programme devant atteindre, à terme, une centaine de fabriques. Les étapes de leur déploiement pour 2015 sont précisées en annexe 2 de la circulaire. Une charte de référence, en cours de finalisation avec le mouvement associatif, sera prochainement diffusée. Un « pôle ressources » national sera également mis en place d’ici à la fin de l’année pour accompagner les fabriques, en favorisant la mutualisation et la capitalisation des expériences.
Soutenue par l’Etat, chaque fabrique disposera d’un « poste Fonjep » (Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire) – subvention destinée à faciliter la rétribution de personnels permanents employés par les associations et remplissant des fonctions d’animation et/ou de gestion –, accompagné d’une subvention d’amorçage de 30 000 €. Des crédits pour la formation des bénévoles pourront aussi être sollicités à partir de 2016 via le Fonds de soutien à la vie associative.
Dans le cadre d’un « New deal » avec le mouvement associatif, 100 nouveaux « postes Fonjep » seront mis à la disposition des départements sous-dotés et sélectionnés en fonction de l’estimation de leur population, du nombre de jeunes âgés de 15 à 29 ans, du produit intérieur départemental, de la population vivant en zones urbaines sensibles et en zones de revitalisation rurales (ZRR) et du revenu disponible moyen des ménages. Un soutien aux associations d’éducation populaire implantées localement sera également assuré via un abondement des crédits détaillé en annexe 3 de la circulaire. De plus, des « postes Fonjep » supplémentaires (20 en 2015) seront mis à la disposition des « têtes de réseau » associatives nationales qui accompagnent les associations locales dans la mise en place d’initiatives citoyennes, d’actions d’éducation à la citoyenneté, aux médias et aux réseaux sociaux, et de pratiques innovantes en matière d’éducation populaire. En outre, le Fonds pour le développement de la vie associative soutiendra, en 2015, l’expérimentation de projets conçus par des associations au niveau national et mis en œuvre sur quelques « territoires fragiles » dont l’objet est la structuration du tissu associatif local.
Plus généralement, en 2015, le cadre juridique régissant les subventions versées par les pouvoirs publics aux associations sera clarifié dans une circulaire du Premier ministre, qui sera complétée par un guide pratique sur l’usage de la subvention, indique le texte.
Le dispositif « sésame vers l’emploi pour le sport et l’animation dans les métiers de l’encadrement » va être déployé. Il permettra, selon la circulaire, d’accompagner en 2015 respectivement dans les champs de l’animation et du sport 300 jeunes âgés de 16 à 25 ans, qui ont des difficultés d’insertion sociale et/ou professionnelle et qui résident dans un QPV ou dans une ZRR. L’objectif est de les amener vers un emploi dans l’animation ou le sport par l’obtention d’une qualification. Par ailleurs, une formation, construite au niveau national par le commissariat général à l’égalité des territoires, la direction des sports et la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative, permettra de répondre aux besoins de qualification des animateurs au niveau local et contribuera ainsi à l’amélioration de la qualité éducative des activités destinées aux jeunes, indique la circulaire.
Enfin, une offre de loisirs éducatifs renouvelée pour les adolescents est également soutenue avec le développement de « colos nouvelle génération » pour faire l’expérience de la mixité sociale. Elles vont être expérimentées sur quelques territoires dans le cadre d’un appel à projets (voir aussi ce numéro, page 14).