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Les travailleurs sociaux ont manifesté pour la reconnaissance et la spécificité de leurs métiers

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« Non au technicien du travail social interchangeable », « oui à la spécificité de nos métiers », « Travail social RIP… » Les mots d’ordre contre l’austérité, la perte du sens des missions, la refonte des diplômes et pour la reconnaissance du travail social ont réuni plusieurs milliers de travailleurs sociaux, le 25 juin, à Paris et en régions, à l’appel d’une intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU et Fédération autonome de la fonction publique), à laquelle se sont associés des organisations professionnelles et le collectif Avenir éducs. Dans la capitale, plus de 1 500 professionnels de l’action sociale et étudiants se sont rassemblés dans la matinée devant la direction générale de la cohésion sociale, rejoints par au moins autant de professionnels du secteur sanitaire (CGT, FO et SUD), l’ensemble du cortège s’étant ensuite dirigé vers le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Une délégation de dix représentants syndicaux y a été longuement reçue par la directrice de cabinet de Ségolène Neuville, la secrétaire d’Etat chargée de la lutte contre l’exclusion. Si la députée Brigitte Bourguignon doit encore remettre les conclusions de sa mission sur les « états généraux du travail social » à la mi-juillet, la représentante du ministère a de nouveau rappelé que le projet de la commission professionnelle consultative (CPC) du travail social et de l’intervention sociale n’était pas celui du ministère, en assurant « qu’il n’y aura ni refonte ni réingénierie », rapporte Corinne Normand, représentante CGT au comité de pilotage des « états généraux du travail social ». Selon le cabinet de la secrétaire d’Etat, précise-t-elle, « les états généraux auront lieu fin octobre, après des ateliers avec les professionnels et les organisations syndicales qui commenceront en septembre ». Les objectifs de reconnaissance et la revalorisation du travail social ont été également rappelés, « mais comment et avec quels moyens ? Les propos sont restés flous », regrette-t-elle. Selon le cabinet, « il n’y aura pas un diplôme par niveau de qualification, les diplômes canoniques seront maintenus, avec un objectif de complémentarité », ce qui peut laisser supposer une réflexion sur la construction de troncs communs, mais « on ne nous a pas parlé de contenu de formation », ajoute Hervé Heurtebize, secrétaire national du Snuclias-FSU. Les réponses se voulaient donc rassurantes, mais ont été trop imprécises pour apaiser totalement la crainte des syndicats. Selon le secrétariat d’Etat, « il ne faut pas sur-interpréter le vote de la CPC sur la refonte des diplômes de niveau V », souligne Nathalie Hennequin, secrétaire nationale du SNUASFP-FSU.

Le 25 juin au matin, la commission a en effet validé le projet de fusion (socle commun et spécialités) du titre d’AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap) avec ceux d’AMP (aide médico-psychologique) et d’AVS (auxiliaire de vie sociale). « Outre une opposition de la majorité des syndicats, l’Association des régions de France a voté contre et les organismes de formation se sont abstenus », signale Alain Dru, coordinateur de la CGT pour le travail social. Au vu des textes validés, « le risque est d’avoir des compétences plutôt de niveau IV exigées dans les formations, ce qui aurait des effets sur l’architecture globale des diplômes, où les éducateurs spécialisés et assistants de service social seraient transformés en cadres techniques », explique-t-il. Reste également à savoir comment les projets du ministère des Affaires sociales vont s’articuler avec la revalorisation de la filière sociale annoncée par le ministère de la Fonction publique. Celui-ci devrait, selon Alain Dru, livrer des premiers arbitrages au début juillet. « Est-ce que l’on sera sur le même modèle que celui des infirmiers, au premier grade A ? Selon quel calendrier ? Avec quelles contreparties ? Comment le secteur privé associatif pourra-t-il bénéficier de cette revalorisation à budget constant ? »

La question aura forcément des répercussions sur les cadres conventionnels. Alors que le Syneas (Syndicat des employeurs associatifs de l’action sociale et médico-sociale) et la Fegapei (Fédération nationale des associations gestionnaires au service des personnes handicapées et fragiles) tenaient leurs assemblées générales dans la matinée pour adopter le projet de fusion des deux organisations (voir ce numéro, page 15), une délégation FO, CGT et SUD, reçue par des représentants des employeurs, leur a rappelé les inquiétudes suscitées par leur projet de cadre conventionnel. « Nous ne voulons pas d’une convention collective au rabais, l’amélioration de la CC 66, qui n’a rien d’obsolète, est tout à fait possible par avenants », argumente un représentant de la Fédération nationale de l’action sociale (FNAS)-FO.

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