Alors que le dynamisme du Collectif de l’aide à domicile est en perte de vitesse et que le gouvernement reste sourd aux demandes du secteur pour le sortir de ses difficultés financières, l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) cherche une voie nouvelle pour se faire entendre. Le 24 juin, lors de l’assemblée générale de l’organisation, Francis Contis, son président, a plaidé pour le rapprochement des quatre fédérations (UNA, Fnaafp-CSF, ADMR, Adessadomicile) et suggéré de créer une confédération. « Je soutiens cette idée depuis que j’ai été élu à la présidence de l’UNA. Aujourd’hui, alors que la plupart de nos revendications restent sans réponse, il est temps de réfléchir à la façon dont nous devons nous structurer pour donner plus de valeur à notre travail », explique-t-il. Report de l’examen du projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement, absence de fonds d’urgence pour 2015, non-utilisation de la contribution de solidarité pour l’autonomie (CASA), réforme de la tarification en panne…, les sujets de mécontentement partagés par les fédérations sont nombreux. Certes, ces organisations travaillent régulièrement ensemble à la rédaction de propositions d’amendements destinées aux parlementaires, se retrouvent au sein de l’Union syndicale des employeurs de la branche de l’aide à domicile (USB) ou encore sur des thématiques précises (Spasad, centres de santé, politique familiale), mais il faut, pour Francis Contis « aller plus loin » et « structurer [leur] demande pour qu’elle ne soit plus seulement informelle ».
Si Francis Contis n’a, à ce stade, pas de projet précis, il imagine une organisation « à deux étages » : le premier pourrait être très pratique avec la mise en place d’outils communs et le rapprochement des techniciens des fédérations, le second serait plus stratégique et destiné à porter une voix commune auprès des pouvoirs publics et du grand public. Mais cette « maison commune » « ne doit pas être une superstructure lourde qui phagocyterait les fédérations », prévient Francis Contis, qui rappelle qu’elles doivent garder leur identité.
Les autres fédérations semblent prendre leurs distances avec cette proposition. Guy Fontaine, secrétaire général de la Fnaafp-CSF, relève « qu’il s’agit d’un sujet de fond qui nécessite de réfléchir avec nos instances ». De son côté, Hugues Vidor, directeur général d’Adessadomicile, rappelle que, s’il se dit « favorable à tout ce qui permettra de favoriser l’expression unique sur les questions d’intérêt général », des outils de représentation commune existent déjà comme l’USB et sa présence au sein du premier collège de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES). « Faut-il aller plus loin ? », s’interroge-t-il. Il rappelle que, en mars dernier, l’UNA a fait cavalier seul pour organiser une mobilisation de son réseau dans toute la France. « Nous avons demandé d’y participer, ce qui n’a pas été possible », déplore-t-il. Pour lui, la question d’un rapprochement est un projet « qui nécessite une relation forte entre les présidents et les directions des fédérations afin de définir ce que l’on souhaite partager ». Il lui semble important de « se mettre d’accord sur un projet, de définir le périmètre de ce que l’on veut construire, puis de mettre en place l’outil ». Et souligne que « le Collectif de l’aide à domicile a l’intérêt de rassembler les employeurs et les représentants des personnes âgées ».
Sans aller jusqu’à la confédération, une autre option évoquée par Francis Contis serait de passer par la signature de conventions, à l’image des coopérations déjà engagées avec d’autres acteurs du secteur. C’est d’ailleurs le sens de la lettre d’engagement que l’UNA a signée avec l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) le 24 juin. Dans ce courrier, les deux organisations s’engagent « à approfondir leurs échanges » et mentionnent les pistes de travail pour 2015-2016. Parmi elles, la lettre évoque la participation à des commissions ou groupes de travail « mis en place par l’une ou l’autre des parties », la collaboration entre les organismes de formation des deux réseaux ou encore l’échange « autour de l’impact des difficultés financières du secteur associatif et du possible report de charges sur les CCAS-CIAS, notamment dans le champ de l’aide à domicile ».