Lors d’un déplacement, le 29 juin, à la caisse primaire d’assurance maladie de Créteil (Val-de-Marne), la ministre de la Santé a fait le point sur la réforme de l’aide à l’acquisition d’une couverture complémentaire santé (ACS), deux jours avant son entrée en vigueur. Selon les récents chiffres publiés par le Fonds de financement de la protection complémentaire de la couverture universelle du risque maladie – dit « Fonds CMU » –, ce dispositif prenait en charge 55 % du prix du contrat en 2014(1). « Grâce à l’aide, le taux d’effort des bénéficiaires pour acquérir leur couverture de complémentaire santé baisse sensiblement. […] Un demi-mois de revenu est nécessaire pour acquérir sa complémentaire santé. Ce serait un mois sans l’aide », indique le fonds.
Pour favoriser le recours à l’ACS et simplifier les démarches de ses bénéficiaires, le gouvernement a sélectionné, après une procédure de mise en concurrence, 11 contrats de protection complémentaire santé censés offrir une meilleure offre qualité/prix(2). Ces contrats sont, à partir du 1er juillet, obligatoirement proposés aux nouveaux bénéficiaires de l’ACS et devront l’être aux personnes déjà bénéficiaires de l’aide à cette date lors du prochain renouvellement de leur contrat. Plus précisément, expliquent les services de Marisol Touraine, trois cas de figure peuvent se présenter :
→ l’assuré dispose d’une couverture complémentaire santé et bénéficie déjà de l’ACS. Son droit est valable jusqu’au terme de son contrat. Les organismes complémentaires devront l’informer que, à l’échéance de son contrat, il devra le résilier pour souscrire un contrat sélectionné ;
→ l’assuré dispose d’une complémentaire santé, mais ne bénéficie pas encore de l’ACS. Si son organisme complémentaire ne lui propose pas de contrats sélectionnés, il peut alors « résilier immédiatement celui en cours, sans attendre la fin de ce contrat et souscrire un contrat sélectionné ». En revanche, si son organisme complémentaire actuel propose des contrats sélectionnés, il peut faire modifier son contrat en conséquence ;
→ si l’assuré obtient l’ACS mais n’a pas encore de couverture complémentaire santé, il doit choisir un contrat sélectionné.
Rappelons que, à partir du 1er juillet, les titulaires de l’ACS bénéficient également du tiers payant intégral selon des modalités récemment précisées par voie réglementaire (voir ce numéro, page 46) et n’ont plus à s’acquitter des franchises médicales et de la participation de 1 € par consultation(3).
Enfin, parce que cette aide demeure méconnue des assurés(4), le ministère de la Santé lance une vaste campagne d’information. A ainsi été créé un site Internet (
(1) Rapport 2014 sur le prix et le contenu des contrats ayant ouvert droit à l’ACS – Disponible sur
(2) Ces contrats ont été validés par un arrêté du 10 avril 2015 (voir ASH n° 2906 du 17-04-15, p. 44) et un arrêté du 25 juin 2015, NOR : AFSS1514558A, paru au Journal officiel du 28-06-15. Ils doivent proposer un panier de soins minimal fixé par décret (voir ASH n° 2880 du 24-10-14, p. 38).
(4) Dans un récent rapport, la Cour des comptes déplore en effet que l’ACS soit toujours mal connue ou comprise par ses bénéficiaires potentiels – Voir ASH n° 2914 du 12-06-15, p. 8.