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Le Centre Primo-Levi dresse le bilan de 20 ans d’actions

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A l’occasion de la Journée internationale des Nations unies pour le soutien aux victimes de la torture du 26 juin et de son vingtième anniversaire, le centre de soins Primo-Levi rend public un rapport intitulé « Vingt ans d’accueil et de soins des réfugiés victimes de la torture »(1). Depuis sa création en 1995 par cinq ONG engagées dans la défense des droits de l’homme (Amnesty international France, Médecins du monde, l’ACAT, Juristes sans frontières et Trêve), en plein conflit en ex-Yougoslavie et au Rwanda, le Centre Primo-Levi a reçu 3 552 hommes, femmes et enfants issus de 92 pays différents pour une prise en charge pluridisciplinaire (psychologique, médicale et éventuellement juridique et sociale). Au total, près de 81 000 consultations ont été dispensées à ces victimes directes ou indirectes de la torture et de la violence politique venues chercher refuge en France. La durée moyenne de suivi est aujourd’hui de deux ans et demi, mais 15 % des patients ayant quitté le centre en 2014 avaient été suivis sur une durée de six à douze ans. La moyenne d’âge des patients – 35 ans – est stable.

L’organisation rappelle qu’il peut se passer plusieurs années entre un conflit et l’arrivée des victimes au centre. Ainsi, les patients rwandais sont arrivés huit ans après la fin du génocide. De même, le centre reçoit encore peu de personnes du Moyen-Orient, ce qui prouve que « non seulement le parcours d’exil dure parfois très longtemps, mais aussi qu’une fois en France le besoin de soins n’est pas toujours détecté immédiatement ». La majorité des personnes reçues au fil des années sont originaires de Turquie et de Tchétchénie. Viennent ensuite les réfugiés du Sri Lanka, de Colombie et, depuis une dizaine d’années, du Kosovo, d’Iran et d’Afghanistan.

Le centre a constaté une évolution de son public ces dernières années : depuis 2011, 13 % des patients sont sans domicile fixe alors qu’ils n’étaient que 2 % à la fin des années 1990. Parmi les raisons invoquées par l’organisation : la saturation des centres d’accueil pour demandeurs d’asile, l’inadaptation des autres solutions institutionnelles (foyers, hôtels) et la raréfaction des solutions personnelles (compatriotes, familles). La proportion de familles a augmenté ces 15 dernières années.

Les déboutés du droit d’asile sont de plus en plus nombreux : jusqu’en 2005, ils représentaient entre 0 et 6 % des patients contre 10 à 25 % aujourd’hui. A l’inverse, entre 20 et 30 % des personnes qui s’adressaient au centre pendant les premières années avaient le statut de réfugié, alors qu’elles sont seulement 9 % dans ce cas actuellement.

Le centre s’est adapté à ces évolutions en créant un espace « Enfants et adolescents » dès 2000, en triplant ses capacités d’accueil, en augmentant le budget alloué à l’interprétariat et en développant un centre de formation ouvert aux professionnels extérieurs. Près de 4 000 travailleurs sociaux, psychologues, professionnels de l’éducation et du droit, personnel soignant… ont ainsi été formés à l’accompagnement des personnes victimes de la torture.

Notes

(1) Disponible sur www.primolevi.org.

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