Médecins, travailleurs sociaux et médico-sociaux, enseignants, cadres d’entreprise : les groupes d’analyse des pratiques se sont multipliés dans de nombreux champs, expliquent les psychosociologues Annie-Charlotte Giust-Ollivier et Sophie Oualid, coordinatrices de cet ouvrage collectif. Derrière une relative variété de dispositifs, de méthodologies et de références théoriques, les différentes approches décrites pointent une même évidence : l’importance du sujet, derrière le professionnel, dans les métiers qui comportent une forte dimension relationnelle. Il se peut, en effet, que certaines situations éveillent chez l’intervenant des résonances « remettant au jour des éprouvés qui peuvent aller jusqu’à “envahir” » l’intéressé, rendant difficile la relation éducative ou d’accompagnement, explique Antoine Kattar, maître de conférences en sciences de l’éducation. Ce sont ces « éprouvés » qu’il s’agit de reconnaître et de mettre au travail afin de désimbriquer histoire personnelle et intentions professionnelles. Soutien à la réflexivité et à l’autonomie, soit aussi outil de professionnalisation, l’analyse des pratiques présente également un autre visage sur lequel Clarisse Lecomte, psychosociologue, attire l’attention. A partir des difficultés qu’elle a rencontrées dans l’animation de groupes de techniciennes de l’intervention sociale et familiale (TISF), la clinicienne interroge le statut d’espaces de parole « que les organisations tendent à utiliser comme moyen de traitement de la souffrance au travail avec le risque d’un évitement des questions d’organisation du travail et de la conflictualité qui leur est inhérente ».
Les groupes d’analyse des pratiques
Sous la direction d’Annie-Charlotte Giust-Ollivier et de Florence Oualid – Ed. érès – 15 €