Plus de 81 000 personnes ont été accueillies dans des structures d’hébergement social, hors urgence, en 2012, selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)(1). Parmi elles, quatre sur dix étaient logées dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), près d’un tiers dans le dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile (essentiellement les CADA), les autres vivant en centres maternels, maisons relais et d’autres centres d’accueil (communautés Emmaüs, centres d’accueil pour toxicomanes…). Les familles sont très présentes dans ces établissements et représentent plus de 60 % des personnes hébergées.
La population de ces structures y est particulièrement jeune : 45 % des hébergés ont moins de 25 ans. A l’opposé, les plus de 60 ans ne représentent que 4 % de ce public en raison de la faible espérance de vie des personnes qui passent une partie de leur existence à la rue. Les populations les plus jeunes sont en CHRS ou en centres maternels, quand les plus âgés résident davantage dans les maisons relais (48 % de ces résidents ont entre 45 et 59 ans et 18 % ont 60 ans ou plus).
Environ 20 % des personnes entrant dans ces dispositifs viennent déjà d’un centre d’hébergement (contre 16 % en 2008). Parmi les autres motifs d’admission, la perte d’un logement (à la suite d’une expulsion, d’une vente…) et l’impossibilité d’habiter un logement en surpeuplement ou insalubre sont aussi plus fréquents qu’en 2008 (14 % contre 8 %). « Traduction de la crise économique, deux cinquièmes des personnes admises étaient propriétaires ou locataires avant leur entrée dans un centre d’hébergement », pointent les auteurs. Les personnes qui vivaient dans la rue représentent 12 % du public hébergé.
Autre constat : les personnes qui ont recours à l’hébergement social ne sont pas toutes exclues de l’emploi et 19 % d’entre elles exercent une activité professionnelle. Le chômage concerne plus de 30 % de l’ensemble de ce public. 42 % des adultes hébergés n’ont aucune ressource financière, soit 13 points de plus qu’en 2008. Près de 30 % touchent le revenu de solidarité active, « un taux de couverture faible lié à la présence d’étrangers qui ne satisfont pas la condition de résidence ».
Plus de 47 000 personnes sont sorties d’un établissement d’accueil au cours de l’année 2012. Parmi elles, 31 % ont accédé à un logement autonome, 9 % ont trouvé une place dans un logement adapté et 16 % quittent l’établissement pour être logées gratuitement par la famille ou des amis. Un quart de sortants se retrouve à la rue ou en hébergement d’urgence, situation qu’ils connaissaient pour deux tiers d’entre eux avant d’entrer dans l’établissement.
(1) Etudes et résultats n° 918 – Juin 2015 – Disponible sur