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Le CQP « salarié polyvalent » en ACI « donne l’espoir d’aller plus loin »

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Les 18 et 19 juin, Chantier école dressait, lors d’un séminaire, le bilan du certificat de qualification professionnelle (CQP) « salarié polyvalent » de la branche des ateliers et chantiers d’insertion (ACI), dont l’expérimentation doit s’achever à la fin de l’année. Ce titre, qui permet de valider un socle de compétences clés acquises en situation professionnelle, devrait être reconnu par d’autres branches, explique Elodie Agu, responsable de l’animation et des partenariats du réseau.
Quels sont l’origine et l’objectif de cette démarche de qualification ?

Quand la branche des ateliers et chantiers d’insertion (ACI) s’est créée, elle a voulu mettre en place un dispositif de renforcement et de certification des compétences acquises dans les structures par les salariés polyvalents, autrement dit les salariés en parcours d’insertion, afin de leur permettre de valoriser davantage leurs compétences auprès d’un employeur.

Chantier école, qui avait initié une démarche pédagogique outillée visant le développement et l’évaluation des apprentissages à partir des supports métiers des ACI, a été saisie par la commission paritaire nationale pour l’emploi et la formation pour structurer l’ingénierie pédagogique du CQP. Le dispositif, lancé en février 2013, consiste, à partir d’une alternance entre séquences de formation en situation de production et en salle, et d’une période d’immersion en entreprise, à valider un certain nombre de compétences clés – savoirs de base, savoir-être, savoirs procéduraux et professionnels liés à une situation de production.

Quel est votre bilan ?

En deux ans, 2 685 personnes se sont inscrites sur la base du volontariat au CQP, dont Chantier école est le seul organisme certificateur, OF’ESA étant l’organisme de formation qui intervient en appui administratif et technique. Au 30 avril 2015, 636 salariés ont obtenu le CQP. Depuis le démarrage du dispositif, Chantier école a agréé 82 structures engagées dans le dispositif. Les salariés polyvalents témoignent de l’expérience positive d’un premier diplôme, qui leur redonne confiance et l’espoir d’aller plus loin dans leur parcours, alors que certains, ayant auparavant vécu des échecs, ne voulaient plus entendre parler de formation. Ils arrivent à mieux formaliser et à valoriser leurs capacités et compétences acquises. Pour les ACI, le dispositif a permis de structurer une démarche de formation qui les reconnaît en tant qu’« entreprises sociales apprenantes ». En engageant toute l’équipe de permanents, en premier lieu les encadrants et les accompagnateurs socioprofessionnels, ce dispositif favorise au sein des structures la cohésion, l’émulation, et la professionnalisation des équipes, ce au bénéfice du parcours du salarié en insertion. Le travail des structures avec les jurys, composés de chefs d’entreprise, et avec les partenaires – Direccte, conseils régionaux et départementaux notamment – aboutit à la valorisation du titre à l’échelle des territoires.

Quelles sont les perspectives ?

Les partenaires sociaux de la branche sont en train d’étudier, compte tenu des retours de la phase expérimentale prévue jusqu’à la fin 2015, les conditions de la généralisation du dispositif, permettant ainsi de lancer des appels à projets auprès d’autres organismes certificateurs. L’enjeu est aussi de faire reconnaître le CQP par d’autres branches professionnelles, pour développer les passerelles, et de le faire inscrire au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Si le CQP « salarié polyvalent » n’est pas un CQP métier au sens strict du terme, le salarié polyvalent n’ayant pas pour objectif professionnel de rester salarié d’un ACI, il permet de valider un socle de compétences essentiel à une démarche de professionnalisation.

Le réseau évoque des freins liés au financement…

Le dispositif est financé par l’OPCA de branche – Uniformation – dans le cadre de périodes de professionnalisation, sur des durées variant entre 100 et 399 heures de formation. Mais, depuis la réforme de la formation professionnelle de mars 2014, les conditions d’accès aux fonds mutualisés ne sont pas favorables aux ACI, qui ont d’énormes besoins et « capitalisent » peu(1). Les partenaires sociaux ont donc sollicité l’Etat pour que les salariés en insertion puissent continuer à bénéficier du financement de leur parcours de formation. Et que la réforme atteigne ainsi son objectif de former ceux qui en ont le plus besoin. Si les conseils régionaux doivent aussi être impliqués, cette ambition doit être garantie à l’échelle nationale. Le réseau national, de son côté, soutient fortement ces démarches, et ses acteurs œuvrent dans ce sens auprès des partenaires nationaux et locaux.

Notes

(1) Sur ce sujet, voir ASH n° 2907 du 24-04-15, p. 18.

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