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Parution d’un panorama exhaustif des inégalités en France

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Présenté comme le « premier du genre », le rapport sur les inégalités en France(1) vient d’être publié par l’Observatoire des inégalités – association indépendante qui analyse ce phénomène depuis plus de dix ans – grâce à un financement participatif qui a permis de récolter 17 000 €. Son ambition est de fournir « un ensemble de données faciles d’accès et actualisées », de dresser « un état des lieux complet » et de faire le point sur les évolutions des inégalités, depuis une quinzaine d’années, dans de nombreux domaines : revenus, éducation, emploi, conditions de vie, santé, logement, inégalités entre les femmes et les hommes, entre les Français et les étrangers ou entre les territoires. Sur tous ces sujets, les auteurs ont cherché à « centraliser et diffuser les données existantes » pour les mettre à la portée du plus grand nombre. « Non officiel », « commandité par personne », ce rapport, de plus de 200 pages, constitue « au même titre que [celui] de la Fondation Abbé-Pierre, un document d’expertise indépendante hors de l’institution publique ».

Les auteurs rappellent des faits connus mais marquants. Ainsi, si les écarts de niveau de vie ont baissé au cours des quarante dernières années, une « progression des inégalités » est à l’œuvre depuis 15 ans. En 2015, « le pouvoir d’achat augmente pour les riches et diminue pour les pauvres », indique en préambule Louis Maurin, directeur de l’observatoire, qui relève que « la crise ne frappe qu’une partie de la population : les plus modestes, déjà fragilisés par des décennies de chômage ». En première ligne, les jeunes, les ouvriers et employés, les femmes, les personnes peu qualifiées travaillant dans les petites entreprises du secteur privé et les immigrés. Au final, pour les 40 % du bas de la hiérarchie sociale, les revenus ont diminué entre 2008 et 2012 de 300 à 500 €.

Parmi les nombreux constats de ce rapport figurent les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur : les auteurs pointent que la France est l’un des pays où le milieu social exerce la plus grande influence sur le niveau scolaire des élèves. Les enfants de cadres et professions libérales constituent près d’un tiers des étudiants à l’université. 20 % des élèves issus de milieux défavorisés ont redoublé à l’arrivée en sixième, soit dix fois plus que les élèves dont les parents sont très favorisés. Par ailleurs, si les statistiques montrent qu’en moyenne, les descendants d’immigrés réussissent moins bien que les autres et occupent des emplois moins valorisés, « cette situation n’est pas due au fait qu’ils soient immigrés, mais pour l’essentiel qu’ils soient issus de milieux modestes », précisent les auteurs.

Les catégories sociales « sont loin d’être égales devant le handicap ». Les ouvriers ont 2,6 fois plus de risques que les cadres d’être handicapés du fait de leurs conditions de travail. « On sait par ailleurs que les diplômés sont en moyenne plus attentifs à leur santé, à l’exposition aux risques et à la prévention en général. » Leur niveau de vie permet aussi de compenser une partie des handicaps avec des équipements adaptés et d’avoir des aides dans la vie quotidienne. Enfin, autre chiffre prégnant : 1,2 million d’enfants – si l’on se réfère au seuil de pauvreté fixé à 50 % du revenu médian – sont pauvres en France, dont un tiers ont moins de 6 ans (voir ce numéro, page 19). Entre 2003 et 2012, le taux de pauvreté des moins de 18 ans est passé de 8 à 9 %, ce qui montre que « la dégradation de la situation des enfants dans notre société est réelle ».

Notes

(1) Le rapport peut être commandé sur www.inegalites.fr – 7,50 €.

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