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Appels pour un plan d’urgence pour l’accueil des migrants

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« Un plan d’urgence pour les demandeurs d’asile et une réponse adaptée à l’ampleur de cette crise qui n’est pas nouvelle », c’est ce que demande Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, au lendemain des évacuations du quartier de La Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Le démantèlement du 2 juin s’est fait de manière concertée avec les associations en raison de l’insalubrité et des risques sanitaires liés au regroupement de quelque 350 personnes sous une ligne de métro aérien, et a permis, rappelle France terre d’asile, « à 160 demandeurs d’asile d’être protégés de manière durable, dont 62 ont d’ores et déjà été reconnus réfugiés statutaires, et à 70 personnes vulnérables d’être prises en charge par la Mairie de Paris ». Celui du 8 juin à la Halle Pajol a, quant à lui, suscité la polémique. Plusieurs associations, militants et élus ont, en effet, dénoncé la brutalité de l’intervention des forces de l’ordre. Le Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI) a saisi le défenseur des droits sur la base des récits des nombreuses personnes témoins ou victimes de ces violences. Jacques Toubon a aussitôt annoncé l’ouverture d’une instruction(1).

« Par-delà la question du site de La Chapelle, c’est la question de la prise en charge des migrants à la rue qui doit être traitée de manière digne », réagit Emmaüs Solidarité, qui attend « la mise en œuvre immédiate d’une cellule de crise associant l’Etat, la ville de Paris et les associations ». Elle réclame notamment l’examen rapide de toutes les situations et en priorité de celles où l’asile est demandé, la prolongation des hébergements temporaires actuels, pour « que personne ne se retrouve à la rue dans les prochains jours », et la mobilisation de toutes les structures, pour « que chacun puisse participer à un hébergement digne ». Enfin, à l’instar d’autres associations comme la Ligue des droits de l’Homme, elle estime que « l’ouverture de nouveaux espaces d’accueil dans la capitale, permettant aux personnes non prises en charge de se poser », est à examiner. Le Réseau éducation sans frontières réclame les mêmes solutions pour un autre campement, dans le XIIIe arrondissement de Paris.

Sur BFMTV, la maire de Paris s’est dit favorable à un centre pour accueillir les migrants qui hésitent à demander l’asile en France : « Ce lieu pourrait les accueillir pendant une durée de l’ordre d’une quinzaine de jours, pour leur permettre de faire un travail avec les associations. » De son côté, François Hollande a tenu, le 10 juin, une réunion sur le dossier des migrants avec Manuel Valls et les ministres de la Santé et de l’Intérieur. A l’heure du bouclage des ASH, aucune information n’en avait filtré.

Les événements parisiens relancent la question de l’accueil de tous les réfugiés fuyant des situations de guerre (Erythrée, Soudan, Somalie, Syrie…), et notamment ceux de Calais, estimés à près de 3 000. Sept associations agissant sur place – le Secours catholique, Médecins du monde, Emmaüs, la Cimade, l’Auberge des migrants, Salam et Calais, ouverture-humanité – dénoncent un « véritable scandale humanitaire » et demandent à être reçues par le Premier ministre pour discuter de mesures à prendre « de toute urgence », sans quoi elles ne pourront pas poursuivre leurs actions. Dans un courrier adressé le 5 juin à Manuel Valls, elles rappellent que les conditions de vie sur le terrain mis à disposition par la ville de Calais et la région il y a à peine deux mois sont « déplorables » et que les capacités du centre Jules-Ferry(2) « sont déjà dépassées ». Les sept organisations demandent la mobilisation « « de tous les moyens nécessaires pour améliorer sans délai les conditions de vie sur le terrain », afin de mettre en place un « accès à l’eau, à des toilettes, à un éclairage public et à un dispositif de sécurité facilitant l’intervention des secours ». Elles souhaitent également des moyens nouveaux pour protéger et héberger les quelque 120 femmes et enfants ainsi que les mineurs isolés « qui survivent dans la jungle ». Elles exigent enfin une concertation rapide en vue de la création d’un autre site d’accueil dans le Calaisis « pour limiter la concentration et les tensions dans et autour du centre Jules-Ferry » et l’implantation de centres du même type dans d’autres régions.

Notes

(1) Le défenseur des droits est notamment chargé de veiller à la déontologie des personnels des forces de sécurité.

(2) Voir le site www.ash.tm.fr, actualité du 3-04-15.

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