C’est sur fond de réforme territoriale, de la formation professionnelle et de préparation des « états généraux du travail social » que l’Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale (Unaforis) a, le 12 mai, en assemblée générale extraordinaire, adopté ses projets d’orientation politique et de plan d’action stratégique pour 2016-2018. Le tout accompagné de nouveaux statuts, en vigueur à compter du 26 juin, visant à mieux refléter la structuration de l’association dans les territoires et sa volonté de s’adapter aux compétences désormais confiées aux régions en matière de formation sociale. « L’idée principale est de renforcer les compétences et les missions des organisations régionales de l’Unaforis, à travers ses plateformes [qui rassemblent les adhérents d’une région pour favoriser la coopération et la complémentarité de l’offre de formation], qui vont se développer davantage et auront un rôle politique, opérationnel et de coopération plus affirmé », explique Diane Bossière, directrice générale de l’Unaforis.
L’enjeu est notamment de tirer les conséquences de la loi du 5 mars 2014 sur la formation professionnelle, qui confie aux régions la compétence d’agréer les établissements dispensant des for mations préparant à un diplôme de travail social. Dans ce nouveau contexte, « les conseils régionaux financeront, mais décideront aussi de ce qu’ils agréent », alors que, actuellement, les établissements doivent préalablement obtenir une autorisation des services déconcentrés de l’Etat, précise Diane Bossière. Dans une « complémentarité d’actions avec sa représentation nationale », l’Unaforis se prépare donc à s’adresser aux 13 nouveaux conseils régionaux issus de la réforme territoriale, au 1er janvier 2016. Cette stratégie se traduira, outre la présence d’un représentant de chacune des « plateformes » régionales au conseil d’administration, par la désignation par chacune d’entre elles d’un membre appelé à siéger dans une instance de concertation nouvellement créée, le « conseil des régions ». A terme au nombre de 17 (une par région en métropole plus celles d’outre-mer), ces plateformes auront toujours pour objectif de travailler à la création des hautes écoles professionnelles en action sociale et de santé (Hepass), même si leur avenir « dépend de la suite des états généraux du travail social », souligne Diane Bossière. « Dans l’attente de l’intégration des formations sociales dans le système LMD (licence-master-doctorat), ces projets ne peuvent avancer », relève-t-elle.
L’association, qui veut affirmer son inscription dans le champ de l’économie sociale et solidaire, entend par ailleurs s’ouvrir à d’autres types d’adhérents. D’où un changement de dénomination, l’Unaforis signifiant à l’avenir Union nationale des acteurs de la formation et de la recherche en intervention sociale. « L’objectif est de dépasser la référence au code de l’action sociale et des familles en accueillant aussi bien des acteurs de la formation intervenant dans le champ du travail social, de l’animation, du para médical, et plus globalement de l’intervention sociale, délivrant tout type de certification, afin de mieux intégrer les centres qui dispensent des formations continues », ajoute la directrice générale. Autre nouveauté : un « conseil consultatif d’orientation », composé de personnes qualifiées et de groupements professionnels, sera chargé d’alimenter les réflexions du nouveau conseil d’administration. Les membres de ce dernier seront élus le 10 novembre. Entre-temps, un « exécutif provisoire », sous la responsabilité du président actuel, Pierre Gauthier, assurera la transition.