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Pauvreté, chômage… les constats de l’ultime rapport de l’ONZUS restent préoccupants

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Si quelques progrès ont été relevés, les constats dressés dans le dernier rapport de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS) – qui devient cette année l’Observatoire national de la politique de la ville(1) – ne se démarquent pas particulièrement de ceux qui ont été présentés en 2012 ou 2013 : pauvreté, chômage, renoncement aux soins… Dans tous les domaines, les inégalités restent prononcées entre les habitants des 751 zones urbaines sensibles et le reste de la population, pointe le document rendu public le 6 mai(2). Ainsi, parmi les 4,4 millions de personnes résidant en ZUS (soit 7 % de la population), 38,4 % vivent sous le seuil de pauvreté (c’est-à-dire avec moins de 987 € par mois), cette proportion étant trois fois plus élevée qu’ailleurs (12,2 %).

Mobilisation des contrats aidés

Même si, en 2013, le taux de chômage est identique à celui de 2012 dans les ZUS et qu’il a augmenté dans le même temps de 0,6 % en dehors de ces zones, il continue à être beaucoup plus élevé en ZUSque dans le reste du territoire : 23,2 % contre 9,3 % en dehors, sachant que les catégories d’actifs les plus touchées sont les jeunes (42,1 %), les personnes à faible niveau d’études (29,2 %) et les immigrés (28,1 %). Quant au taux d’activité (part d’actifs dans la population totale), il est inférieur de plus de 10 points dans ces quartiers.

On apprend par ailleurs que 60 000 résidents des ZUS de France métropolitaine ont été recrutés ou renouvelés en contrat unique d’insertion (CUI) ou en emploi d’avenir en 2013, soit 12,2 % du total des personnes ayant signé un contrat aidé, une proportion restée stable par rapport à l’année précédente. « L’emploi d’avenir est le contrat qui cible le mieux les résidents des ZUS, avec 16,4 % des embauches en 2013, cependant le CUI reste la principale voie d’accès de cette population aux contrats aidés avec plus de 48 000 CUI alloués en ZUS, contre un peu moins de 12 000 emplois d’avenir », indique le rapport. Autres constats : parmi les bénéficiaires de CUI, les différences d’emploi et de profil qui caractérisent les résidents des ZUS persistent (emplois plus courts, plus souvent dans les métiers de services à la personne et dans les collectivités…). Et en emploi d’avenir, les jeunes des ZUS recherchaient un emploi depuis plus longtemps que les autres jeunes urbains malgré des niveaux de formation plus élevés. Enfin, les contrats en alternance restent peu mobilisés par les résidents des zones urbaines sensibles.

Plus globalement, le rapport relève que, si l’effet du diplôme sur les chances d’être en emploi « est plus important en ZUS qu’en unité urbaine environnante, effet qui s’est renforcé avec la crise », il n’a cependant pas permis de « juguler complètement la dégradation de l’emploi consécutive à la crise économique constatée de manière plus perceptible en ZUS que dans le reste des agglomérations qui les abritent ».

Mixité scolaire moindre et renoncement aux soins

S’agissant de la scolarité, les enseignants des établissements des zones urbaines sensibles « restent plus jeunes et moins expérimentés » qu’ailleurs. En outre, alors qu’« une certaine mixité sociale prévaut globalement » dans les établissements scolaires implantés hors des ZUS, dans ceux qui sont situés dans ces zones, « les classes sociales plus défavorisées restent très majoritaires, reflétant les caractéristiques des populations vivant dans ces quartiers ». A peine plus du quart (27,1 %) des collégiens qui y sont scolarisés s’orientent ainsi vers une filière générale en première, contre 40,4 % de ceux qui sont issus de collèges hors ZUS.

Le rapport de l’ONZUS revient également sur l’état de santé des habitants vivant dans les quartiers prioritaires. Si plus de la moitié d’entre eux se déclarent en bonne, voire très bonne santé, quelques indicateurs dessinent une autre réalité : les problèmes de surpoids et d’obésité y sont plus fréquents, le renoncement aux soins (notamment dentaires) plus important et le recours aux médecins spécialistes moindre. Par ailleurs, plus d’un résident de ZUS sur 10 (12,4 %) n’a pas de couverture maladie complémentaire (contre 6,1 % dans le reste de la population).

Notes

(1) Dans le cadre de la réforme de la politique de la ville portée par la loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, l’Observatoire national de la politique de la ville a vocation à regrouper les missions de l’ONZUS et du comité d’évaluation et de suivi de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine – Voir en dernier lieu ASH n° 2896 du 6-02-15, p. 39.

(2) Rapport annuel 2014, disp. sur www.onzus.fr.

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