Petit musée ambulant

Les caravanes – ou plutôt les « campines », comme les nomment les gens du voyage – de France Warangot sont construites en carton, bois de balsa et plastique. Quant à leurs habitants, ils sont en pâte Fimo. C’est à un voyage dans le temps, en miniature et dans dix pays différents que l’artiste nous invite à travers son exposition « Les romanos sont là… les beaux jours vont arriver ! » France Warangot a construit sa toute première caravane en boîte d’allumettes à l’âge de 10 ans. Déjà, il était fasciné par les gens du voyage qui s’arrêtaient dans son village de l’Oise pour troquer avec sa grand-mère. Après avoir été orfèvre, il a enseigné le rempaillage de chaises à des voyageurs et vit depuis vingt-sept ans en caravane, même si ce gadjo a toujours été sédentaire. L’exposition, à la médiathèque de la Fnasat (Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du voyage), de 16 scènes de la vie quotidienne – qu’on nomme dioramas – montre des Roms, des Yéniches, des Manouches, des Gitans et des Catalans des années 1960 à 1980. « C’est cette période qui m’a le plus marqué, construire des campines d’aujourd’hui ne m’intéresse pas tellement », explique le passionné. Chaque campement possède son caractère propre selon son époque et son pays d’origine. Aucun détail n’est laissé au hasard : carrosseries, motifs décoratifs des façades, détails techniques des châssis. France Warangot pousse l’amour du détail et de la précision jusqu’à meubler ses modèles réduits. La construction d’une roulotte à cheval lui prend environ treize heures et celle d’un campement complet un bon mois. L’un des dioramas les plus impressionnants est celui où des gendarmes débarquent sur un terrain pour viser les carnets anthropométriques. A chaque scène sa fiche explicative. La première exposition de ces maquettes a été accueillie avec succès lors du pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône). Les campines des romanos sillonnent désormais les routes de France.