La maladie d’Alzheimer est insuffisamment diagnostiquée, selon une analyse de l’observatoire Cap retraite(1). L’organisme, qui accompagne les familles dans leur recherche de maison de retraite, souligne qu’il existe de réelles carences de dépistage, notamment dans les zones rurales de la Creuse et des Deux-Sèvres où, faute d’infrastructures dédiées, moins de 16 % des malades estimés seraient effectivement reconnus comme tels(2). Cap retraite préconise de mettre une place un test de dépistage systématique à partir de 65 ans ou dès l’apparition de troubles cognitifs. Quant aux dispositifs de prise en charge, l’étude montre que 80 % des malades estimés vivant à domicile n’y ont pas accès faute d’avoir été diagnostiqués ou orientés. L’observatoire relève, là aussi, d’importantes disparités territoriales : le Vaucluse, les Pyrénées-Orientales et le Gard sont les départements les mieux dotés en places en accueils de jour, en séjours temporaires en maison de retraite et en équipes spécialisées Alzheimer à domicile (ESAD) tandis que la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine et les Yvelines, qui diagnostiquent pourtant le mieux les malades, peinent à les accompagner à domicile. L’organisme préconise de multiplier le nombre de places en ESAD par 20 et en accueil de jour par dix. Les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA), qui ne sont présents que dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) sur six, devraient « être systématisés à l’ensemble des établissements ». Au stade sévère de la maladie, des EHPAD proposent des places en unité d’hébergement renforcé (UHR), mais seuls les Vosges, la Haute-Savoie et la Savoie ont une offre suffisante (50 places pour 100 malades estimés au stade sévère résidant en EHPAD, pour une moyenne nationale de 25 places). Il faudrait créer, selon Cap retraite, près de 133 000 places spécialisées.
(1) Etude complète disponible sur
(2) Cap retraite s’est notamment appuyé sur le nombre de malades pris en charge en « ALD 15 », au titre du régime général de l’assurance maladie et sur les résultats de l’étude épidémiologique de référence Paquid.