Pas moins de 251 300 demandes de prestation de compensation du handicap (PCH) ont été déposées en 2014 (contre 236 000 en 2013) auprès des maisons départementales des personnes handicapées, qui en ont accordé quelque 109 400 (adultes et enfants confondus). C’est ce qu’indique la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) dans une analyse statistique présentée en avril lors de son dernier conseil et qui vient d’être rendue publique(1). La PCH a par ailleurs été versée en décembre dernier à quelque 172 000 personnes, soit une hausse de 6 % par rapport à décembre 2013.
Après avoir fortement augmenté jusqu’en 2010, les demandes de PCH continuent ainsi leur croissance à un rythme ralenti mais soutenu (+ 6 % entre 2013 et 2014, contre + 43 % entre 2008 et 2009). A l’inverse, le taux d’accord poursuit sa baisse pour se situer à un peu moins de la moitié (46,6 %) des 242 000 décisions PCH prises en 2014 par les commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées. Le taux d’accord était plus élevé dans les premières années de la montée en charge de la prestation, du fait notamment que certaines personnes ont eu accès à la PCH, alors quelle n’avait pas droit auparavant à l’allocation compensatrice pour tierce personne (personnes sourdes, par exemple).
Le profil des demandes a aussi évolué avec le temps, la part des premières demandes diminuant au profit du renouvellement des droits des bénéficiaires déjà dans le dispositif : le taux des premières demandes est ainsi passé de 83 % en 2010 à 63 % l’an dernier.
La PCH « enfants » représente pour sa part un peu plus d’une demande sur dix (11,5 % en 2014), à un niveau relativement stable depuis 2011, alors qu’elle n’était que de 3,4 % en 2007, rappelle la CNSA. La répartition des éléments de l’aide accordée pour les enfants se distingue de celle de l’ensemble des bénéficiaires. En effet, derrière les « aides humaines » qui restent l’élément le plus fréquemment accordé au public éligible à la PCH (47,3 % pour les enfants, 42,6 % pour l’ensemble des bénéficiaires), « une place particulièrement importante » est accordée pour les enfants aux « charges spécifiques et exceptionnelles » (28,4 % contre 20 %), alors que les « aides techniques » leur sont beaucoup moins octroyées (10,9 % contre 22,1 %). Des écarts qui traduisent les besoins différents des enfants, notamment en termes de frais de garde, de séjours de formation ou de méthodes éducatives spécifiques.
(1) « Prestation de compensation du handicap 2014 : évolution et contenu de la prestation » – Analyse statistique n° 01 – Avril 2015 – Disponible sur