Alors qu’elle concerne près de 13 000 jeunes aujourd’hui (voir ce numéro, page 8), la « garantie jeunes », qui permet aux 18-25 ans en situation de précarité de bénéficier d’un accompagnement renforcé vers l’emploi et d’une allocation d’un montant équivalant au revenu de solidarité active(1), fait l’objet d’une troisième « autoévaluation » menée par l’Union nationale des missions locales (UNML)(2). Sur les 41 premières missions locales ayant expérimenté la démarche depuis octobre 2013(3), 18 ont répondu à cette « enquête-flash » visant notamment à « capitaliser des outils et des pratiques innovants » et à « favoriser la mutualisation, le partage et l’identification des modalités pertinentes de participation des jeunes à la mise en œuvre de la “garantie jeunes” ».
L’évaluation portait d’abord sur les effets de l’accompagnement sur le parcours des jeunes. Celui-ci apporte une « plus-value », selon l’ensemble des missions locales interrogées, « autant sur le plan de l’autonomie et de l’accès aux droits que sur celui de l’insertion professionnelle ». Un nombre important de répondants mentionne une prise ou une reprise de confiance en soi de la part des jeunes grâce à cet accompagnement, voire la reprise d’une vie sociale. Les jeunes concernés, qui bénéficient d’une meilleure information sur leur accès aux droits, deviennent « plus autonomes dans les démarches de la vie quotidienne, notamment en matière de santé et de logement ». Autre apport du dispositif : un accès à l’emploi facilité. En favorisant les expériences professionnelles, la « garantie jeunes » permet au bénéficiaire « de découvrir et de développer de nouvelles capacités et compétences », estiment les missions locales. Selon elles, la plus-value de l’accompagnement en « garantie jeunes » est liée notamment « au collectif » – qui favorise « l’émulation au sein du groupe » –, à « l’allocation mensuelle » – qui permet aux jeunes « de se consacrer à leur recherche d’emploi » – ou encore au « rôle des entreprises partenaires » – qui « favorisent leur immersion professionnelle », premier pas pour décrocher un contrat de travail.
Par ailleurs, la « garantie jeunes » a été l’occasion pour 16 des 18 missions locales de développer ou de réactiver des partenariats « qui n’avaient pas ou plus de réelle existence », par exemple avec des travailleurs sociaux. Dans les deux autres structures, les partenariats étaient « historiquement solides et actifs ». La quasi-totalité des structures ont renforcé leur coopération avec le secteur économique de leur territoire (très petites entreprises, agences d’intérim, collectivités territoriales, entreprises de l’économie sociale et solidaire…) depuis la mise en place du dispositif. La « garantie jeunes » a également favorisé les échanges de pratiques et d’outils entre missions locales du territoire mais aussi, pour 50 % des répondants, entre les différents partenaires.
L’UNML compte mener d’autres « enquêtes-flash » au cours de l’année. Elles alimenteront le pilotage de l’expérimentation sur le plan national. Quant à la « plateforme d’échanges et de valorisation des pratiques des missions locales » PEPS(4), lancée à la fin 2014 par l’union et ouverte pour le moment aux 240 missions locales qui expérimentent ou vont expérimenter en 2015 la « garantie jeunes », elle sera prochainement accessible à tous les professionnels du réseau. Au terme de l’expérimentation, en 2017, le dispositif devrait concerner 100 000 jeunes.
(2) Les deux premières autoévaluations étaient centrées sur les modalités de démarrage du dispositif.
(4)