Dans la première vitrine, une camisole de force. Apparue en 1770 à l’hôpital-prison Bicêtre, cette « blouse » est l’instrument de contention le plus répandu dans les prisons pour calmer les aliénés au XVIIIe siècle. Il faudra attendre l’arrivée des médecins aliénistes comme Philippe Pinel et Jean-Etienne Dominique Esquirol pour révolutionner la psychiatrie française en offrant un statut juridique et une prise en charge plus humaine aux « insensés ». C’est ainsi que débute l’exposition temporaire « La santé mentale en prison, histoire et actualité » présentée à l’Ecomusée du Val de Bièvre. Réalisée par le Réseau pour la psychanalyse à l’hôpital(1), dont l’objectif est de montrer que « les soins psychiques s’adressent à tous ceux qui désirent sortir de leurs entraves sans exception », elle propose aux visiteurs de découvrir l’état des lieux de la santé mentale des personnes détenues en France et l’évolution du traitement de la souffrance psychique dans les situations d’enfermement. Dans une grande salle, l’exposition, riche en reproductions, photographies, quelques uniformes de soignants et même un vieil appareil à sismothérapie (mieux connu sous le nom d’électrochoc) est divisée en quatre grandes parties : à « L’âge d’or des médecins aliénistes » succède « De la prison à l’asile spécialisé pour les aliénés-criminels entre 1850 et 1900 », puis « Les aliénés enfin reconnus comme patients au début du XXe siècle » et, enfin, « Soigner la souffrance psychique en prison aujourd’hui ». Elle montre la problématique à laquelle les institutions – qu’il s’agisse de l’asile ou de la prison – ont depuis toujours été confrontées (en proposant comme exemple l’affaire médiatique des sœurs Papin) : le fou doit-il être puni ou soigné ?
La santé mentale en prison
Jusqu’au 24 mai – Entrée libre – Ecomusée du Val de Bièvre – Ferme de Cottinville – 41, rue Maurice-Ténine, 94260 Fresnes – Horaires sur
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