Pas moins de 14 385 jeunes « décrocheurs » sont passés, en 2014, par l’une des 107 écoles de la deuxième chance (E2C) qui maillent aujourd’hui le territoire national, constituant un réseau présent dans 18 régions. Destiné aux moins de 26 ans sortis du système scolaire sans diplôme ni qualification professionnelle, ce dispositif, qui propose un parcours individualisé s’appuyant sur l’alternance en entreprise, a pour objectif d’accueillir, d’ici à la fin de l’année, plus de 15 155 jeunes en insertion, grâce à l’ouverture prévue de six nouveaux sites. Ce développement, dont le réseau E2C fait état à l’occasion de la publication de ses chiffres annuels, correspond aux orientations décidées par le gouvernement à l’issue du comité interministériel pour l’égalité et la citoyenneté de mars dernier(1).
Agés de 20,5 ans en moyenne, les jeunes concernés ont, le plus souvent (87 %), un niveau scolaire inférieur au CAP, au BEP ou au brevet (niveau V). Majoritairement féminin mais proche de la parité (53 % de femmes pour 47 % d’hommes), ce public présente aussi un profil très urbain (88 %), tandis que la part des jeunes issus des quartiers relevant de la politique de la ville se situe à 37 %. La proportion des « demandeurs d’emploi depuis plus de un an » reste en revanche assez faible (17 %, contre 19 % en 2013). « La situation sociale et professionnelle des jeunes à l’entrée dans le dispositif est de plus en plus complexe », relève le document, qui souligne la part croissante des jeunes décrocheurs ayant un niveau scolaire très faible (VI ou moins), qui passe de 16 à 19 % en un an.
Dans ce contexte difficile, le taux de sorties positives reste élevé (56 %), tandis qu’une proportion non négligeable (21 %) de jeunes quittent le dispositif avant de signer leur engagement de formation, parfois « pour des raisons non maîtrisables par les équipes (maternité, maladie, incarcérations…) ». La durée moyenne du parcours des 79 % qui restent se situe autour de 6,6 mois, avec des sorties positives qui se caractérisent, en métropole, « par une augmentation forte des entrées en emploi, à l’exception notable, comme au niveau national, des difficultés d’entrées en apprentissage ».