« Vivre à domicile, c’est aussi pouvoir en sortir, pour accéder à la cité, aux loisirs », clame Julien Paynot, directeur des labels Cap’Handéo. Depuis le lancement, il y a quatre ans, de son label Cap’Handéo certifiant des services à la personne garantissant une intervention à domicile sécurisée et adaptée à la situation des personnes handicapées, l’enseigne nationale de services aux personnes en situation de handicap Handéo a labellisé 270 services dans plus de 60 départements. « Il y a deux ans, nous avons décidé d’élargir ce spectre en travaillant sur d’autres types de services, les aides techniques[1] et les transports, sachant qu’il y a encore des chauffeurs de taxi qui refusent les chiens d’aveugles ou qu’à Paris seule une ligne de métro est totalement accessible aux personnes à mobilité réduite », pointe Julien Paynot. Pour créer ce nouveau label « Transports adaptés » visant à faciliter l’accès des personnes en situation de handicap à des solutions de transports personnalisés, Handéo a réuni un groupe de travail composé de personnes handicapées, d’associations membres d’Handéo représentant tous les types de handicap – « car il ne s’agit pas d’un label uniquement destiné aux personnes à mobilité réduite » –, d’une trentaine d’opérateurs de transports (de porte à porte, de services non véhiculés, de transports collectifs arrêt à arrêt, de taxis, de trains, de trams, de métros…) et de partenaires tels que le groupe de protection sociale AG2R. L’objectif du référentiel qualité, dont l’écriture a pris plusieurs mois ? « Faire progresser les services tout en définissant un service minimum attendu d’un prestataire », mais aussi « faire connaître l’offre de transports adaptés aux personnes concernées et à leur famille ». L’enseigne se donne aussi pour perspective de favoriser la coordination entre les différents acteurs du transport pour fluidifier les trajets des personnes handicapées. Ces dernières semaines, des usagers handicapés ont testé des « parcours clients » pour mettre en application le référentiel. « Les caractéristiques figurant dans ce document sont essentiellement tournées vers l’utilisateur et évitent les redondances avec les prescriptions réglementaires, explique Julien Paynot. Elles pourront évoluer en fonction des constats et des suggestions qui proviendront du terrain. »
Selon le directeur des labels Cap’Handéo, le nouveau label devrait intéresser de nombreux opérateurs, même si « aucun objectif chiffré n’a été fixé ». Tous les candidats potentiels, aussi avancés qu’ils soient, « devront de toute façon monter en compétences, notamment en formant leur personnel, en adaptant leurs supports de communication, en améliorant leur ponctualité et leurs disponibilités », insiste-t-il. « Le transport accessible est un service très attendu par les usagers en situation de handicap et, alors que nous fêtons les dix ans de la loi “handicap” du 11 février 2005, certains transporteurs sont encore très loin des objectifs fixés. La conformité aux normes du label risque de prendre du temps dans de nombreuses stations de métro et RER en région parisienne, mais la moitié des bus et tram sont déjà aménagés – l’idée restant néanmoins de les faire monter en gamme. Des villes en régions sont bien avancées comme Dunkerque, qui a une flotte de taxis adaptés. D’autres collectivités pourront s’appuyer sur le label pour trouver des solutions. » Les premiers audits se dérouleront au cours de l’été et les premières certifications pourraient être attribuées à la rentrée de septembre.
(1) Après avoir mené une enquête sur les aides techniques, Handéo envisage de créer un label.