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Dispositif hivernal francilien : un public plus féminin et plus ancré dans la précarité

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Qui sont les personnes accueillies dans le dispositif d’hébergement hivernal en Ile-de-France ? La direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement et la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) Ile-de-France viennent de publier les résultats de leur enquête réalisée dans la nuit du 6 au 7 mars 2014 auprès de 82 structures – centres d’hébergement, abris de nuit et gymnases franciliens –, qu’elles soient de renfort continu (ouverts entre le 1er novembre et le 31 mars) ou exceptionnel (en fonction de la température et de la pression de la demande)(1).

Cette enquête « une nuit donnée », effectuée pour la deuxième année consécutive (à partir d’un questionnaire anonyme présenté aux personnes accueillies et complété par les bénévoles ou les professionnels), a permis d’observer l’évolution des publics accueillis à l’échelle de la région, explique l’étude. Ainsi, depuis l’enquête réalisée en 2013, « les signes d’ancrage dans la précarité sont manifestes ». Le public s’est par ailleurs « féminisé » (+ 9 points entre 2013 et 2014). Les données mettent également « en relief des spécificités territoriales très marquées ».

Parmi les 1 636 personnes ayant répondu, plus des trois quarts étaient accueillies en centre d’hébergement. A l’échelle régionale, 76 % étaient des personnes isolées, les familles étant prioritairement hébergées dans des hôtels mobilisés toute l’année. Néanmoins, 11 % étaient seules avec un ou des enfants et ces derniers représentaient près de 12 % du public hébergé. Les adultes – pour plus de 60 % des hommes – étaient âgés de 40 ans en moyenne, mais 25 % avaient 50 ans ou plus. Près de 60 % des adultes accueillis étaient originaires d’un pays hors Union européenne, les personnes de nationalité française représentant 29 % des majeurs.

Parmi les personnes hébergées, 60 % environ avaient été orientées par les 115, près de 23 % par les services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO). « Des liens existent toutefois entre SIAO et 115 une fois la mise à l’abri faite afin d’effectuer une orientation vers un dispositif plus adapté aux besoins du ménage », précise l’étude. Plus de la moitié des personnes ont indiqué être dans une situation précaire depuis moins de un an et 33 % environ depuis plus de deux ans – un chiffre en hausse par rapport à l’année précédente (30 % en 2013) –, dont près de la moitié depuis plus de cinq ans. En outre, 72 % étaient hébergées dans la même structure hivernale le mois précédant l’enquête, contre 52 % en 2013. Parmi les motifs d’admission, « sortir de la rue, d’un hébergement de fortune ou d’un squat » est cité dans 45 % des cas, un taux en hausse de 8,5 points en un an. Les autres motifs les plus souvent mentionnés sont la « sortie d’une structure d’hébergement » (9 %), l’« arrivée récente en France ou dans la région parisienne » (6 %) et la « perte du logement » (6 %). Près de 73 % des personnes ont déclaré être suivies par un travailleur social – soit davantage qu’en 2013 (67 %). La plupart (80 %) ont précisé avoir une domiciliation administrative, tandis que 19,5 %, ne bénéficiaient d’aucune couverture maladie. La moitié ont indiqué être sans aucune ressource financière.

Des particularités apparaissent à Paris, en petite et grande couronne. Dans la capitale, la population enquêtée est ainsi plus âgée (30 % des adultes avaient 50 ans ou plus) et les familles monoparentales sont moins représentées (6 %), car hébergées à l’hôtel. Une part plus importante et croissante des ménages (41 % contre 35 % en 2013) était dans une situation précaire depuis au moins deux ans. Les étrangers non ressortissants de l’Union européenne étaient moins nombreux que l’année précédente (53 % contre 61 %).

Tandis que, en petite couronne, le poids des personnes seules a augmenté (+ 16,7 points), la grande couronne se caractérise par le nombre important de familles monoparentales (+ 10 points par rapport à la moyenne régionale) et d’enfants hébergés (20 %). La population est plus jeune (63 % des adultes enquêtés avaient moins de 40 ans), les majeurs non ressortissants de l’Union européenne sont fortement représentés (67 %) et seule la moitié des ménages était accompagnée par un travailleur social. Autre tendance significative : le motif d’admission « sortir de la rue, d’un hébergement de fortune ou d’un squat » était, en grande couronne, moins fréquent en 2014 qu’en 2013 (27 % contre près de 37 %). En revanche, la « demande d’asile », la « perte de logement » et la « sortie de structure » étaient des motifs plus souvent cités (respectivement 17 %, 10 % et 7 % en 2014, contre 11 %, 7 % et 3,5 % en 2013).

Notes

(1) Lettre des études de la DRIHL – Octobre 2014 – Disponible sur www.fnars.org/accueil-idf.

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