Jack s’occupe de tout. Le ménage, la préparation des repas, le bain de son petit frère… Il sait se débrouiller. Il a tout juste 10 ans et une mère-enfant qui fait la fête dans les boîtes berlinoises. Jack ne s’en plaint pas. Manuel, 6 ans, non plus. Mais l’homme de la maison en culottes courtes n’est pas infaillible, et un événement vient bouleverser le quotidien bien rodé de ce trio. Quand les services de protection de l’enfance s’immiscent dans leur vie familiale, il est vite décidé de placer Jack en foyer. Le monde s’écroule pour le garçon, habitué à être autonome et indépendant, et qui chérit plus que tout sa maman irresponsable. C’est lorsque Jack s’échappe du foyer que commence vraiment l’histoire de ce long métrage signé Edward Berger. Dans Jack, qu’il a choisi de cadrer à travers le regard de l’enfant – le caméraman a passé les dix semaines de tournage accroupi pour être à la même hauteur que le jeune acteur –, les adultes n’ont pas le beau rôle. On n’aperçoit qu’à peine leur visage, et pourtant on s’interroge sans cesse sur leur attitude : comment peuvent-ils être aussi désinvoltes face à des enfants si matures ? Le réalisateur allemand voulait que cette histoire montre « l’amour inconditionnel que peut porter un garçon à sa mère ». Il raconte plutôt la survie de deux enfants à la rue. Car Jack et son frère – interprétés par Ivo Pietzcker et Georg Arms, bluffants – vont passer des jours à tenter de retrouver leur mère. Tout au long des journées qu’il passe dehors, Jack reste fidèle à ses principes : foncer tête baissée, quitte à enfreindre la loi, ne compter sur personne. Si son but est d’échapper aux institutions, il comprendra à l’issue de son éprouvant périple qu’il reste malgré tout un enfant et qu’il a besoin d’être protégé.
Jack
Edward Berger – 1 h 43 – En salles le 8 avril