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Phénomènes émergents de pauvreté : la DREES dessine les profils les plus touchés

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Dans la perspective de créer un « système de vigilance sur les phénomènes de pauvreté et d’exclusion sociale », et dans le prolongement de la réflexion engagée en 2009 par l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale(1), la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a mené entre 2010 et 2013 une enquête semestrielle auprès des structures sociales. Tous les six mois, environ 2 000 structures enquêtées ont ainsi « livré une photographie » de l’évolution de la fréquentation ou de l’émergence de certains publics, précise le dossier qui en relate les principaux résultats(2). Une enquête « inédite et à portée exploratoire », précise la DREES, tout en soulignant la complexité et les limites de la démarche (difficulté des structures à situer les évolutions dans le temps, à saisir les situations de pauvreté par leur décomposition en caractéristiques socio-démographiques simples…).

Il en ressort principalement que « les structures sont de moins en moins souvent confrontées à l’émergence de nouveaux publics au fil des vagues d’enquête », ces derniers étant, de fait, « semblables à ceux des publics habituels dont les structures observent la hausse de fréquentation ». En clair, comme l’ont déjà montré les bilans statistiques de certains acteurs de terrain, la situation économique et sociale semble enraciner dans la pauvreté les publics les plus exposés. Ainsi, 21 % des structures du champ de la lutte contre la grande pauvreté interrogées en 2010 citaient les jeunes parmi leurs nouveaux publics, et elles n’étaient plus que 8 % dans ce cas en 2013. Elles étaient 11 % à évoquer l’apparition des chômeurs en 2010, contre 3 % trois ans plus tard.

A chaque vague d’enquête, environ un acteur de terrain sur deux a donc déclaré observer une hausse de fréquentation pour une partie de son public habituel, contre un sur cinq qui observe une baisse. Autre enseignement : les hausses constatées sont considérées comme durables. En moyenne, de la fin 2010 à la fin 2013, 12 % des structures interrogées ont observé une hausse de fréquentation des chômeurs au cours des six derniers mois, tandis que 2 % ont noté une baisse de ce même public. Les personnes ayant des difficultés financières (dues à de faibles ressources, à un retard de versement de prestations sociales ou à la hausse du coût de la vie) sont le deuxième profil le plus mentionné. L’augmentation du nombre d’enfants, de familles monoparentales, de personnes âgées, de populations migrantes et de ménages en difficulté de logement est également soulignée.

Notes

(1) Voir ASH n° 2663 du 11-06-10, p. 30.

(2) « Les phénomènes émergents de pauvreté entre 2010 et 2013 – Une enquête de panel auprès des structures sociales » – Dossiers Solidarité et santé n° 61 – Mars 2015 – Disponible sur www.drees.sante.gouv.fr.

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