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Accès aux soins optiques des publics précaires : une enquête montre un déficit d’information

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L’immense majorité des personnes en situation de précarité souffrant d’une vue défaillante a un équipement « obsolète », voire ne dispose pas de lunettes, révèle une étude sur l’accès aux soins optiques des publics précaires réalisée par les associations Vision solidarité développement et Emmaüs solidarité, dont les résultats ont été présentés le 2 avril. Menée auprès de 115 personnes du 1er au 5 décembre dernier dans le cadre de la « Semaine de la vision chez Emmaüs solidarité », cette enquête montre que l’accès à l’équipement visuel « constitue une réelle problématique pour les personnes en situation de précarité », engendrant des difficultés dans la vie quotidienne (santé, accès à l’emploi…).

La majorité des personnes interrogées a ainsi renoncé au « parcours d’équipement visuel classique » (ophtalmologue puis opticien) - 67 % ne sont pas allées chez un opticien depuis au moins deux ans et 41 % n’en ont jamais vu. Surtout, ce renoncement « semble bien plus souvent relever d’une situation de manque d’information et de connaissance du système de santé visuelle (62 %) que d’une question économique » (28 %). En effet, 58 % disposent d’une couverture de santé « permettant une prise en charge significative voire totale de leurs frais de consultation chez l’ophtalmologue et d’achat de lunettes » mais « plus de 70 % des bénéficiaires de la CMU [couverture maladie universelle] disent ne pas savoir s’ils ont accès à un remboursement de leurs frais ou pensent ne pas avoir de couverture sociale ». La situation financière et les motifs budgétaires sont l’une des raisons majeures qui poussent les personnes en situation de précarité à ne pas s’équiper chez un opticien (54 %), mais « près de la moitié de ces personnes n’ont pas de notion des prix proposés en magasin, ou pensent que les prix les plus bas commencent à 400 € », avance l’étude. Lorsque ce n’est pas pour une raison budgétaire, la principale difficulté invoquée est celle qui est liée à la consultation d’un ophtalmologue (procédure de prise de rendez-vous jugée trop complexe et longue) et à l’obtention d’une ordonnance (21 % des cas).

Face à ces constats, l’enquête pointe la nécessité d’engager un travail d’information et de sensibilisation, notamment sur la prise en charge offerte par les couvertures de santé. Il s’agit également de simplifier le parcours de santé, en particulier pour obtenir une ordonnance pour des lunettes, de renforcer l’accompagnement des personnes en situation de précarité sur les problématiques de la santé visuelle ou encore de prévoir une intervention de professionnels de l’optique dans les structures d’accueil et d’hébergement. Au final, « des pistes concrètes existent sous condition d’une appropriation coordonnée du sujet par la filière optique et les autorités publiques, en lien avec les associations », rappellent les auteurs de l’étude, en soulignant l’importance de la sensibilisation des professionnels de l’optique à l’accueil des personnes en situation de précarité.

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