L’Union nationale des missions locales (UNML) s’inquiète de la mise en œuvre de l’accord cadre sur le partenariat renforcé qu’elle a signé en février dernier avec le Conseil national des missions locales, Pôle emploi et l’Etat(1). Négocié pendant plus de un an, cet accord prévoit de rendre prioritaire la complémentarité des offres de services des deux réseaux ainsi que la mise en place d’un plan d’actions territorial partagé pour l’accompagnement des jeunes. Il précise le montant de la subvention allouée aux missions locales, qui inclut la mise à disposition d’un agent de Pôle emploi pour coordonner les actions auprès des jeunes. Les structures peuvent choisir de ne pas bénéficier de la présence de l’agent et recevoir une compensation financière.
Les difficultés de mise en œuvre « concernent principalement les modalités de travail en commun dans les territoires, qui ne correspondent, dans de nombreux endroits, ni au fond de l’accord, ni à la méthodologie de déploiement », déplore l’UNML. L’union constate que les crédits alloués par Pôle emploi sont en baisse par rapport aux années précédentes (dans le cadre du précédent accord), ce qui témoigne d’« une incompréhension du calcul des crédits consacrés au partenariat renforcé et à ses conséquences pour les missions locales ». Par ailleurs, contrairement à ce qui avait été négocié, l’évolution du contenu de la lettre de mission de l’agent affecté à la mission locale n’est « pas prise en compte […] par les représentants de Pôle emploi, tant en ce qui concerne ses interventions auprès des entreprises que l’organisation opérationnelle de ses fonctions au sein de l’équipe de la mission locale », ce qui fait craindre à l’union « le retrait massif des agents de Pôle emploi des missions locales ». Enfin, elle constate que les délais prévus pour la signature des accords locaux « sont sans rapport avec l’esprit de la négociation ».
Pour évoquer ces difficultés, l’UNML a saisi la direction générale de Pôle emploi ainsi que le comité technique de suivi de l’accord et une réunion est organisée le 1er avril. Entre-temps, la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle doit transmettre des documents récapitulant le contenu de l’accord aux trois partenaires (Direccte, Pôle emploi et missions locales) ainsi qu’un courrier cosigné par les représentants de l’UNML et de Pôle emploi invitant les acteurs locaux à poursuivre les discussions. « Mais si on s’aperçoit que les arbitrages ne sont pas respectés, on dira “stop” », prévient Hervé Hénon, secrétaire du bureau national de l’union.