Comme les autres associations du secteur social, les centres sociaux doivent faire face à des exigences croissantes de qualité et d’efficacité, soit aussi de qualification des bénévoles qui participent à leur action. Reste à savoir comment s’articule la démarche militante des intéressés avec ce mouvement de professionnalisation. En formant leurs bénévoles, s’agit-il pour les structures de servir le projet associatif et de répondre aux logiques de leurs financeurs, ou bien de servir le projet personnel de ceux qui s’investissent à leurs côtés et de les aider à trouver leur place dans l’activité à laquelle ils contribuent ? Ces questions sont au cœur de la recherche-action que Florence Tardif Bourgoin, formatrice en travail social, a réalisée dans trois centres sociaux. Polarisant son enquête sur la fonction-clé d’accueil, l’auteure décrit le recrutement très managérial des bénévoles destinés à occuper cette place. La motivation, à la base de la régularité de l’engagement des volontaires (durée, fréquence), les qualités relationnelles de ces derniers et un niveau de compétences en lien avec l’activité (par exemple la maîtrise du logiciel Excel) sont des critères de sélection. Une fois en poste, les accueillants bénéficient du tutorat d’un salarié référent, complété par des propositions plus formelles de formation. Un « bénévolat “spécialiste” » voit ainsi le jour, tout à fait en adéquation avec les attentes quasi professionnelles des six bénévoles rencontrées : des retraitées qui ont envie de continuer à « travailler différemment » et une demandeuse d’emploi qui veut préserver son employabilité.
Vers une professionnalisation du bénévolat Un exemple dans le champ de l’éducation populaire
Florence Tardif Bourgoin – Ed. L’Harmattan – 16,50 €