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Reprise du fonds documentaire en gérontologie : vers une solution pérenne ?

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Le fonds documentaire de la Fondation nationale de gérontologie (FNG) est-il réellement menacé de dispersion(1) ? L’immeuble de l’AP-HP où il reste stocké sera démoli en juin prochain, rappelle la coopérative Effiscience, qui s’était proposée, dès 2014, comme « sauveuse » de ce fonds unique sur le vieillissement. Laurent Giroux, directeur associé de cette structure mancelle – qui résulte de la fusion du CETAF (Centre d’étude, d’animation, de formation et de coordination en faveur du logement des populations en mutations économique et sociale), de l’association Synergie et de La maison de l’autonomie –, se montre très pessimiste quant au devenir des ouvrages, revues et mémoires du centre de documentation. « Soit le fonds va être dispersé, soit il va partir à la benne », pointe celui dont les deux propositions de reprise ont été rejetées.

Garantir l’accès aux professionnels

Selon lui, le refus que la coopérative reprenne les 8 000 ouvrages « en attendant de trouver une solution pérenne » pourrait résulter d’une querelle entre professionnels et universitaires. Il regrette, en effet, que le ministère des Affaires sociales et de la Santé et le secrétariat d’Etat chargé de la famille, des personnes âgées et de l’autonomie aient constitué un groupe de travail regroupant uniquement l’Ecole pratique des hautes études (EPHE), l’Institut national des études démographiques (INED) et l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) en vue de récupérer l’ensemble des documents et que les professionnels du secteur de la gérontologie aient été « rejetés et exclus du débat ». Si l’urgence, pour Effiscience, reste bien que « le fonds soit mis en sécurité », il ne faut pas que ce soit au détriment de son accès aux professionnels non universitaires qui ne pourraient plus emprunter… Le cabinet de Laurence Rossignol se veut rassurant. Pour Katy Bontinck, conseillère au secrétariat d’Etat, qui affirme suivre ce dossier de « très près », il reste encore du temps pour finaliser la reprise pérenne du fonds. Laurence Rossignol compte communiquer sur ce sujet « courant avril ». Katy Bontinck affirme que le choix des trois partenaires pour la reprise du fonds s’est fait « naturellement » et garantit une pluridisciplinarité – l’EHESP pour son expérience de reprise de fonds documentaire(2), l’EPHE à travers son Institut transdisciplinaire d’étude du vieillissement (ITEV) et l’INED pour son expertise en ressources documentaires – afin que le fonds reste dans le service public, vraisemblablement mutualisé dans un centre de documentation parisien de l’EHESP. Une fois dans le domaine universitaire, « ce fonds ne sera pas réservé aux chercheurs et aux étudiants puisque sa numérisation lui permettra d’être accessible au plus grand nombre », insiste la conseillère du cabinet de Laurence Rossignol.

Alors que les professionnels du secteur craignent qu’une grande partie du fonds ne soit pas reprise – il serait question de ne garder que 20 % des documents –, Katy Bontinck tient, là aussi, un discours apaisant. « Il va forcément y avoir un travail de tri et de sélection afin d’éviter les doublons. Il ne s’agira donc pas d’une sélection quantitative, mais qualitative puisque certains documents comme des mémoires d’étudiants sont déjà à l’EHESP… Ce travail a été confié au groupe de recherche “Vieillissement et longévité” qui a sollicité quatre experts – un sociologue, un neuropsychiatre, un gériatre et un cadre de santé – qui accompagneront les documentalistes pour juger de la pertinence de garder tel ou tel ouvrage. Les documents qui ne seront pas repris pourraient être conservés par les Archives nationales ou le centre d’histoire de Sciences-Po. Reste que le fonds prendra une dimension plus moderne, ce qui, sans doute, perturbe ceux qui le connaissent tel qu’il était historiquement. »

Définir les financements

Quid du budget alloué à ce fonds ? Selon Anne-Marie Guillemard, professeur émérite en sociologie à l’université Paris V-Descartes et cheville ouvrière de la sauvegarde du fonds, la reprise du centre par une équipe dédiée devait s’élever à 200 000 € par an. « Comme nous optons pour une mutualisation dans un centre documentaire existant, ce chiffre n’est pas d’actualité, pointe Katy Bontinck. Les coûts inhérents au tri et au déménagement pourraient être couverts en partie par les sommes issues des comptes de dissolution de la FNG. Pour le financement complémentaire, des décisions seront prises en temps et en heure. »

Notes

(1) Voir ASH n° 2895 du 30-01-15, p. 24.

(2) Par exemple la reprise du fonds documentaire du centre technique national d’études et de recherches sur les handicaps et les inadaptations (CTNERHI) en 2011.

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