La lettre des études et évaluations de l’Agefiph (Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) publie les premiers résultats d’une enquête sur le parcours d’anciens étudiants handicapés et leur insertion dans l’emploi(1). Plus de 700 étudiants sortis de l’enseignement supérieur entre 2007 et 2013 ont répondu, entre juin 2013 et septembre 2014, à un questionnaire de près de 450 indicateurs dont les données quantitatives ont été exploitées par l’équipe de recherche pluridisciplinaire « Santé, éducation et situations de handicap » (SantESIH) de l’université de Montpellier.
Les auteurs ont examiné les réponses de 466 étudiants ayant été en relation avec un service d’accueil des étudiants handicapés à l’université. Agés en moyenne de 28 ans, les répondants sont à 54 % des femmes. 27 % indiquent souffrir d’un handicap moteur, 13 % d’un trouble du langage et de la parole, 12 % d’un trouble auditif, 11 % d’une difficulté visuelle et 9 % d’un handicap psychique. 76 % ont obtenu un diplôme d’un niveau supérieur à bac + 2. Si la quasi-totalité des jeunes a bénéficié d’aménagements (temps majoré pour les examens, aides humaines ou techniques), trois étudiants sur cinq déclarent que leurs problèmes de santé ont été « un des éléments perturbateurs dans leur parcours de formation ». Parmi les difficultés évoquées, plus des deux tiers indiquent avoir eu du mal à « maintenir une activité ou un rythme sans être fatigué ». Rétrospectivement, une majorité de répondants qualifie la vie universitaire de « difficile », en particulier pour les personnes qui cumulent plusieurs types de limitations (motrices associées à des limitations liées à la communication et/ou au comportement).
Pour trouver un emploi à la fin de leurs études, ils ont mobilisé des réseaux divers, en particulier leur famille (28 %), mais aussi Pôle emploi (22 %), Cap emploi (16 %) et les associations d’accompagnement à l’insertion professionnelle (13 %). Près de 60 % déclarent avoir un emploi, le plus souvent en contrat à durée indéterminée. Parmi eux, 27 % disposent d’un aménagement de leur poste (des aides techniques et plus rarement des aides humaines ou des aménagements de leur temps de travail). La plupart des personnes interrogées se déclarent satisfaites de leurs relations professionnelles et 75 % estiment que leur apport est reconnu. Plus de la moitié indiquent néanmoins que leur salaire ne correspond pas à leur niveau de formation.
(1) Tendances – La lettre des études et évaluations de l’Agefiph n° 9 – Janvier 2015 – Disponible sur