Dans une étude publiée le 16 mars(1), s’appuyant sur une cartographie des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement des personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer, la Fondation Médéric-Alzheimer fait état d’une capacité « globalement satisfaisante », mais « cependant inégalement répartie sur le territoire ». Un constat qui se traduit par « une faible adéquation de l’offre aux besoins » et « des situations contrastées » selon les zones, identifiées en cinq groupes de départements relativement homogènes (métropoles régionales, zones rurales, grand Sud, petite et grande couronnes parisiennes et, enfin, Paris).
Premier constat : la part des personnes âgées de 75 ans et plus est nettement plus importante au sud de la Loire – dans les régions Limousin, Auvergne, Midi-Pyrénées (à l’exception de la Haute-Garonne), Bourgogne et Centre. Par exemple, cette population atteint un pourcentage « trois fois plus élevé dans le département de la Creuse que dans celui de la Seine-Saint-Denis ». Par ailleurs, les structures « médicalisées » (de type EHPAD, USLD et petites unités de vie) sont essentiellement localisées dans l’Ouest (Bretagne et Pays de la Loire), le Centre-Est (Bourgogne) et le Centre-Sud (Massif Central). A contrario, les départements à faible taux d’équipement se situent majoritairement en Ile-de-France, dans le Nord-Est et sur le pourtour méditerranéen.
Partant de là, l’analyse de la Fondation Médéric-Alzheimer vérifie que le taux d’équipement en places spécifiquement destinées aux malades d’Alzheimer présente, assez logiquement, « des analogies » avec celui des structures pour personnes âgées dépendantes. Mais elle va plus loin en calculant un « coefficient de corrélation » entre le pourcentage de personnes âgées d’au moins 75 ans, les variables caractérisant les équipements « médicalisés » et les indicateurs de la prise en charge et de l’accompagnement des malades d’Alzheimer. C’est là que le bât blesse, puisque l’étude en conclut que, « s’il existe une certaine adéquation entre l’offre d’hébergement médicalisé et les besoins exprimés par le degré de vieillissement de la population, il n’y en a pas pour prendre en charge et accompagner les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et leurs besoins ».
(1) « Cartographie des dispositifs : une approche géographique des disparités départementales » – La Lettre de l’observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer n° 37 – Mars 2015 – Disp. sur