A l’occasion d’un colloque organisé le 9 mars à l’Assemblée nationale autour des cinq ans du service civique, le gouvernement a confirmé sa volonté de donner « un nouvel élan » au dispositif pour les années à venir, d’abord par la voix du ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner. François Hollande s’est également exprimé le même jour à la Grande Halle de la Villette devant 2 000 jeunes volontaires réunis pour les 20 ans d’Unis Cité, association pionnière dans le service civique.
Créé en 2010 sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour favoriser l’engagement des jeunes et le brassage social, le service civique – qui permet aux 16-25 ans d’effectuer une mission d’intérêt général de six à 12 mois auprès d’associations, de collectivités ou de services publics – a concerné 35 000 jeunes en 2014. Et il est victime de son succès. Aujourd’hui, en effet, sont recensées en moyenne quatre demandes non satisfaites de jeunes pour une mission offerte. Face à ce constat, le président de la République a promis à plusieurs reprises de faire en sorte que, dès le 1er juin prochain, tout jeune qui souhaite effectuer un service civique puisse le faire. L’ambition est de permettre, d’ici à 2017, à 170 000 jeunes de s’engager chaque année.
« Je m’engage à mettre en place tous les crédits nécessaires pour que nous puissions accueillir tous les jeunes », a confirmé François Hollande. Quelques heures auparavant, Patrick Kanner avait enfoncé le clou. « Les moyens financiers seront débloqués », a-t-il promis, estimant qu’il faudra porter le budget annuel de l’Agence du service civique « autour de 650 à 700 millions d’euros » pour atteindre l’objectif annoncé. « Cette année, j’ai un déblocage de 80 millions d’euros qui se rajoutent aux 170 millions d’euros déjà existants », a-t-il encore précisé. Dans son discours, le ministre a souligné que « 84 % des jeunes » en service civique effectuaient aujourd’hui leurs missions auprès d’associations. « Je souhaite mobiliser tous les ministères et toutes les collectivités locales », a-t-il indiqué. Le gouvernement cherche aussi à impliquer des entreprises. Premier partenaire de ce type, la fondation CNP assurances apportera à cet égard à l’Agence de service civique un soutien de 300 000 € pour, dans le cadre d’une expérimentation, confier à 50 jeunes des missions d’intérêt général d’information, de promotion, de sensibilisation et de prévention sur des problématiques de santé.
Si le président de la République n’a pas annoncé une amélioration de l’indemnité des volontaires – 573 € net par mois –, il a néanmoins affiché sa volonté de valoriser le service civique, promettant aux jeunes volontaires l’obtention de la carte d’étudiant – avec les avantages qui vont avec – ainsi que la remise d’un certificat à l’issue de leur service lors d’une cérémonie en préfecture.