Au 30 juin 2014, le revenu de solidarité active (RSA) était versé à 2 364 000 foyers allocataires dans la France entière. Plus des trois quarts (77,5 %) bénéficiaient de la composante « minimum social » de la prestation – le RSA « socle » –, soit environ 1 831 000 foyers, tandis que les 533 000 autres foyers percevaient uniquement sa composante « complément de revenu d’activité », dit RSA « activité » seul. Lorsque l’on prend en compte les conjoints et les enfants à charge, « ce sont 3,7 millions de personnes qui sont couvertes par le RSA “socle” et 1,3 million par le RSA “activité” seul », soit au total cinq millions de personnes, précise la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) dans une récente étude(1).
Elle y relève notamment que le nombre d’allocataires du RSA « augmente moins rapidement depuis le milieu de l’année 2013, la croissance étant de 6 % entre juin 2013 et juin 2014, contre 6,9 % l’année précédente », étant précisé que c’est principalement le RSA « socle » seul qui est concerné par ce ralentissement (+ 4,9 %, contre + 8,7 % l’année précédente). « Cette décélération des effectifs s’inscrit dans la relative stabilisation du contexte économique depuis décembre 2013, analyse la DREES. Inversement, la croissance du nombre de bénéficiaires du RSA “activité” s’accélère : la hausse est de 8,2 % de juin 2013 à juin 2014, contre 2,7 % entre juin 2012 et juin 2013. »
Par ailleurs, la revalorisation exceptionnelle du RSA de 2 % en septembre 2013, prévue dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, « a instantanément permis à environ 15 000 foyers » de percevoir la prestation. Cette première revalorisation – le plan prévoit que le RSA « socle » soit réévalué de 10 % d’ici à 2017 – s’est répercutée « en partie sur le montant moyen perçu par l’ensemble des allocataires du RSA en France métropolitaine, qui [était] de 400 € en juin 2014 et qui a progressé de 9 % depuis juin 2011 », les montants moyens d’aide augmentant plus vite pour les allocataires du RSA « activité » seul (+ 12,3 % en trois ans) que pour ceux du RSA « socle » seul (+ 7,6 %).
Autre constat : la population des allocataires « se renouvelle de moins en moins vite » et « la persistance dans le RSA s’accentue ». Ainsi, les personnes présentes dans le dispositif depuis plus de quatre ans représentaient 37,7 % des bénéficiaires en juin 2014, contre 29 % en juin 2009. En outre, « avec une part de nouveaux bénéficiaires relativement stable à 30 % des entrées depuis 2009, la montée en charge de la prestation ne semble pas achevée », signale la DREES.
(1) DREES – Etudes et résultats n° 908 – Mars 2015 – Disponible sur