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Lutte contre la radicalisation : Bernard Cazeneuve veut une « cellule de suivi » dans chaque préfecture

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Dans une note qu’il leur a adressée le 19 février, le ministre de l’Intérieur insiste auprès des préfets pour qu’ils veillent, « dans les meilleurs délais », à constituer et à animer dans chaque département une cellule de suivi pour la prévention de la radicalisation et l’accompagnement des familles. Ce qu’il leur avait été demandé dans une circulaire précédente il y a un peu moins de un an(1). Or « il apparaît que plusieurs préfectures ne l’ont pas encore installée à ce jour ». Son rôle est pourtant « crucial » aux yeux de Bernard Cazeneuve dans la mesure où, en principe, dans chaque département, c’est vers elle que doivent être adressés les signalements de la plateforme téléphonique d’assistance et d’orientation mise en place l’an dernier. Leur bon fonctionnement conditionnera l’octroi des crédits du Fonds interministériel de prévention de la délinquance dédiés à la lutte contre la radicalisation(2), prévient par ailleurs le ministre.

La cellule de suivi associe, en lien avec le procureur de la République, les services de l’Etat concernés et compétents en matière de prévention de la délinquance, d’éducation et de politique de la ville mais, précise Bernard Cazeneuve, les préfets doivent veiller à ce que les collectivités territoriales y soient également associées. En outre, selon les thématiques traitées, ils pourront s’adjoindre les compétences d’« associations œuvrant dans le domaine de l’accompagnement social ou du soutien psychologique ».

Bernard Cazeneuve profite de l’occasion pour insister sur ce qu’il attend des services préfectoraux qui, explique-t-il, sont « les interlocuteurs de proximité des familles » et se doivent de répondre positivement à leurs demandes d’entretien. Ces services doivent également en tout état de cause, « à chaque fois qu’un nouveau cas est signalé », entrer en contact direct avec les proches « afin d’assurer la famille de l’écoute et du soutien des services de l’Etat ».

Par ailleurs, Bernard Cazeneuve estime que les actions des services de l’Etat gagneraient à ce que soit suscitée localement la création de groupes de parole associant les familles concernées. Ils pourront se constituer soit par l’intermédiaire d’associations existantes, soit directement avec le soutien des préfets, « toutes les fois que vos interlocuteurs vous paraîtront dignes de confiance », indique le ministre. « Ils permettront aux parents d’échanger entre eux, de témoigner et de conseiller ceux dont les enfants manifestent des comportements pouvant laisser craindre un processus de radicalisation. »

Au passage, le pensionnaire de la Place Beauvau informe encore les préfets qu’un appel d’offres a été lancé pour la mise en place d’une « équipe mobile d’intervention ». « Le prestataire retenu aura vocation, sur sollicitation de votre part, à venir en appui aux cellules de suivi. » Il assurera en particulier « des prises en charge psychologiques individuelles ». Selon le ministre, ce prestataire devrait être en mesure d’intervenir au niveau territorial dans le courant du mois d’avril.

[Circulaire du 19 février 2015, NOR : INT/K/15/04882/J, disponible sur http://circulaires.legifrance.gouv.fr]
Notes

(1) Voir ASH n° 2862 du 30-05-14, p. 39.

(2) Voir ASH n° 2893 du 16-01-15, p. 40.

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