Commencer plus vite le parcours vers l’emploi, faciliter l’accès à la formation, développer le numérique ou encore mettre en place des agents dédiés à la relation avec les entreprises : voici quelque pistes du plan stratégique de Pôle emploi 2015-2020, présenté par son directeur général, Jean Bassères, le 11 février, pour lutter « efficacement » contre le chômage. S’il s’inscrit dans la continuité du précédent plan « Pôle emploi 2015 »(1), il se concentre néanmoins davantage sur la simplification et l’accélération des démarches pour les demandeurs d’emploi et les entreprises.
L’une des priorités de Pôle emploi est de traiter l’inscription et la demande d’allocation avant le premier entretien, afin de centrer celui-ci sur le diagnostic et, ainsi, commencer plus vite le parcours vers l’emploi. Or, l’entretien d’inscription et de diagnostic (EID), premier entretien physique du demandeur d’emploi avec Pôle emploi, qui finalise l’inscription et permet au conseiller, au travers d’un diagnostic approfondi, de préidentifier l’une des trois modalités de suivi et d’accompagnement (suivi, accompagnement guidé ou renforcé), présente une « faiblesse », selon Jean Bassères. En effet, avant qu’un demandeur d’emploi venant de perdre son travail puisse « se projeter dans sa dynamique de recherche d’emploi, il faut qu’il soit informé et rassuré sur son revenu de remplacement et sur l’indemnisation », estime -t-il. C’est pourquoi, dès le début de l’année 2016, une nouvelle organisation de l’inscription, de l’indemnisation et du premier en tretien sera m ise en plac e. L’insc ripti on et la demande d’allocation seront réalisées en ligne, en amont du premier entretien. Le temps ainsi dégagé permettra au demandeur d’emploi d’être reçu pour un entretien entièrement dédié au diagnostic. Cet entretien aura lieu dans les deux à quatre semaines suivant la demande d’inscription. Les coordonnées du conseiller référent lui seront communiquées au plus tard dans les 15 jours qui suivent cet entretien. L’objectif, pour les demandeurs d’emploi suivis, est que l’accompagnement débute, au plus tard, dans les deux mois suivant l’inscription, contre quatre mois aujourd’hui.
Afin de « faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin » et pour tenir compte de l’évolution de la demande d’emploi (augmentation du nombre de chômeurs de longue durée, de jeunes demandeurs d’emploi sans qualification…), Pôle emploi souhaite doubler le nombre de demandeurs d’emploi en accompagnement intensif. Ainsi, le nombre de places en « accompagnement renforcé » – pour les demandeurs d’emploi les plus éloignés de l’emploi –, en « accompagnement global » – suivi, en partenariat avec les conseils généraux, destiné aux demandeurs d’emploi rencontrant des difficultés professionnelles et sociales – et en « a ccomp a g ne m en t intensif jeunes » – dédié aux jeunes de moins de 26 ans en difficulté d’intégration professionnelle – passera à 460 000 d’ici à l’horizon 2017. C’est un des engagements figurant dans la convention Etat-Unedic – Pôle emploi 2015-2018(2) et repris par François Rebsamen lors de la présentation, le 9 février, de son plan de lutte contre le chômage de longue durée(3).
De plus, d’ici à 2016, pour les demandeurs d’emploi en accompagnement guidé et renforcé, les jalons obligatoires des 4e et 9e mois d’inscription seront remplacés par des entretiens « personnalisés », pour lesquels la fréquence, la durée, le contenu et le mode d’échange (à l’agence, par téléphone et par courriel) seront laissés à l’initiative des conseillers en fonction des besoins des demandeurs d’emploi. Les conseillers seront aidés par un « dispositif d’alertes » qui s’appuiera sur un croisement d’informations, notamment les éléments de diagnostic, l’ancienneté dans le chômage, le revenu de remplacement et l’ancienneté dans la modalité de suivi et d’accompagnement.
Les demandeurs d’emploi en modalité « suivi » – les plus proches du marché du travail – pourront, quant à eux, à partir de la mi-2015, recourir à la prestation « Activ’emploi » qui vise à activer la recherche d’emploi, à multiplier les contacts avec les recruteurs et à mieux faire connaître les techniques de recherche d’emploi pour éviter les situation de « décrochage ».
Pôle emploi entend simplifier l’accès à la formation pour éviter le déséquilibre actuel avec des postes qui ne trouvent pas preneur et des chômeurs dont les compétences ne débouchent pas sur des emplois. Le compte personnel de formation, « levier nouveau très important » selon Jean Bassères, et la collaboration avec les régions seront pour cela utiles.
En outre, le travail sur les freins périphériques à l’emploi (logement, mobilité…) avec les partenaires, particulièrement avec les départements dans le cadre de l’« accompagnement global », se poursuivra avec l’ambition d’obtenir dès cette année au moins 70 départements partenaires.
L’organisme souhaite également « être au rendezvous de la révolution digitale ». Pour ce faire, le développement du « 100 % web » – accompagnement à distance composé d’entretiens, de services et de prestations, actuellement en cours d’expérimentation dans 11 agences réparties dans sept régions – se poursuivra avec la volonté de parvenir, d’ici à la fin de l’année, à installer ce dispositif sur au moins un site dans chaque région.
Et, en juin 2015, un « Pôle emploi Store » devrait voir le jour. Il s’agit d’une plateforme numérique proposant des services, applications et formations en ligne aux demandeurs d’emploi puis, en 2016, aux entreprises. Associée au site