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Les valeurs du travail social au cœur d’un déplacement de Ségolène Neuville

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« J’ai souhaité vous rencontrer car j’ai beaucoup pensé à vous depuis le 7 janvier. » Dès les premiers mots, le ton était donné : c’est à une rencontre chargée d’émotion mais aussi de réflexion qu’a participé, le 18 février, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville, avec des étudiants et des diplômés de l’ETSUP à Paris, devant lesquels elle s’est déclarée « convaincue que les travailleurs sociaux ont une place essentielle dans la transmission des valeurs républicaines, ciment de notre société ». Une rencontre qui a précédé, de quelques heures, la remise officielle au ministère des Affaires sociales des rapports des groupes de travail des « états généraux du travail social ».

Ces documents doivent servir de base à la concertation qui va désormais se poursuivre dans sa « phase opérationnelle », selon Ségolène Neuville, sous la conduite d’une mission parlementaire qui devait être annoncée dans la soirée, de même que des éléments de calendrier sur la conclusion de cette démarche, à l’issue de laquelle le gouvernement doit rendre public « un plan d’action ». Et si la secrétaire d’Etat a refusé d’en dire plus sur ses intentions et de s’exprimer sur le contenu de ces rapports, elle a cependant déjà pris ses distances avec l’un d’entre eux, celui sur la nouvelle architecture des diplômes(1), validé le 15 décembre dernier par la commission professionnelle consultative du travail social et de l’intervention sociale et qui a suscité une vague d’oppositions de la part des professionnels du travail social, à l’instar de l’ANAS encore très récemment (voir ce numéro, page 18). « Ces propositions, pour moi, vont trop loin », a déclaré Ségolène Neuville, en martelant que « c’est un rapport, ce n’est pas un projet du gouvernement ».

De manière générale, « il faut travailler sur la redynamisation de la filière et la rendre plus attractive », a-t-elle cependant commenté, en évoquant aussi la nécessité de lutter contre le sentiment d’isolement exprimé par nombre de travailleurs sociaux. Au cœur de l’évolution du travail social, les formations « doivent être plus interactives et mobilisatrices », y compris avec les « personnes concernées ». Elles peuvent aussi, le cas échéant, être plus transversales et suivies en commun avec des professionnels d’autres secteurs – des forces de sécurité (police, gendarmerie) ou de la justice notamment, comme c’est déjà le cas, par exemple, de sessions dispensées sur les violences faites aux femmes. Il faut aussi développer le « travail social collectif »entre professionnels ou, là aussi, en commun avec les usagers des services sociaux, car « c’est un domaine immense à explorer, et qui fonctionne bien », a jugé Ségolène Neuville.

Quant aux questions de laïcité qui ont ressurgi de façon dramatique dans le secteur social comme dans le reste de la société, elles imposent de mettre en place pour les travailleurs sociaux, comme cela a été décidé pour les enseignants, des modules de formation spécifiques, actuellement en cours d’élaboration, afin d’être mieux à même de dépister les dérives radicales et d’expliquer les valeurs républicaines (auxquelles appartient la laïcité).

« Je compte sur vous parce que vous êtes l’avenir de la profession et du travail social », a enfin lancé Ségolène Neuville aux étudiants présents. A cet égard, « la question des stages me préoccupe au moins autant que vous », a-t-elle assuré, en soulignant que la difficulté de trouver des terrains de stage ne dépendait pas seulement de questions budgétaires mais aussi de la capacité des établissements et services à accompagner les stagiaires correctement et dans la durée. Elle a cependant précisé que le financement de la gratification devrait, à l’avenir, être abordé dans le cadre du dialogue de gestion avec les autorités de tarification – agences régionales de santé ou directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, selon que les structures concernées relèvent du médico-social ou du social.

Notes

(1) Voir ASH n° 2888 du 19-12-14, p. 5.

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