L’enfant qui change tout

Tout le propos du livre est contenu dans son titre. Plus qu’un témoignage, A l’épreuve du handicap, nouveau regard sur la vie est une profession de foi. Celle de Cécile Rebillard, 34 ans, et mère d’Abel, un petit garçon né polyhandicapé à la suite d’une anomalie chromosomique. « Une chose dont je suis sûre, c’est que je ne l’aime pas moins parce qu’il se montre inadapté, écrit ainsi Cécile Rebillard. Je tente de combattre le conformisme ambiant, le rappel de la règle, de la norme qui m’a si souvent déroutée. Aimer son enfant, c’est l’accepter tel qu’il est, aussi marginal soit-il, sans autre condition. Je me tiens résolument à cette attitude. » Sans rien cacher de ses « doutes et désespoirs », Cécile Rebillard raconte combien la naissance de cet enfant a changé sa vie. La distance qu’elle a appris à prendre envers les professionnels et leurs remarques assurées. « Je prends plus de liberté face à leur opinion. Perdue auparavant, je me fiais fidèlement à leur avis […]. Maintenant, armée de quatre années de vécu avec le handicap, je me sens plus légitime pour décider seule de ce qui est bénéfique pour notre fils », affirme-t-elle. Elle souligne avoir trouvé un appui précieux dans la méditation, les philosophies orientales, pour surmonter « la solitude » et « l’impuissance » éprouvées face à la maladie de son fils. Pour « garder confiance », plutôt que s’égarer « dans les méandres de ses tourments ». « Plus qu’une bonne résolution, je dirais que la nouvelle orientation sciemment donnée à mon quotidien a été salvatrice », écrit-elle, avant de conclure : « J’aimerais, à l’avenir, ne pas limiter mon fils à travers des projections négatives à l’égard du handicap : le limiter dans ses choix d’orientation, de métier ou bien amoureux et amicaux. Il serait profitable pour lui que nous lui enseignions comment réinventer sa vie, en dehors des préjugés. Notre mental, parfois si étroit, doit être sans cesse rééduqué à l’ouverture des perspectives. »